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5 août 2009 3 05 /08 /août /2009 05:41

Le temps passe bien vite, il est déjà temps pour vous de plancher sur l'étape 3 du jeu de l'extrait.
Je vous propose donc aujourd'hui les extraits 7, 8 et 9 :



 

EXTRAIT 7 :

 

Le vingt-cinq septembre douze cent soixante-quatre, au petit jour, le duc d'Auge se pointa sur le sommet du donjon de son château pour y considérer, un tantinet soit peu, la situation historique. Elle était plutôt floue. Des restes du passé traînaient encore çà et là, en vrac. Sur les bords du ru voisin, campaient deux Huns ; non loin d'eux un Gaulois, Eduen peut-être, trempait audacieusement ses pieds dans l'eau courante et fraîche. Sur l'horizon se dessinaient les silhouettes molles de Romains fatigués, de Sarrasins de Corinthe, de Francs anciens, d'Alain seuls. Quelques normands buvaient du calva.

 

 

 

EXTRAIT 8 :

 

 

Hildegarde avait maintenant trente-cinq ans et un fils de quatorze ans. Aux premiers temps de leur union, Benjamin l'avait adulée. Mais, à mesure que les années passaient, les cheveux de miel devenaient d'un châtain terne, l'émail bleu de ses yeux prenait l'aspect d'une faïence défraîchie, et, surtout, elle avait contracté des habitudes trop assises, trop placides, se contentant de distractions anémiques. Son goût ne cessait de s'assagir. Jeune épousée, c'était elle qui traînait Benjamin à des bals, des dîners ; or, les rôles se trouvaient désormais inversés.

 

 

EXTRAIT 9 :

 

Lebrac arriva en classe le lundi matin à huit heures avec son pantalon raccommodé et une blouse à deux manches de couleurs différentes, ce qui lui donnait un peu l'air d'un « carnaval ».

Sa mère, en partant, l'avait sévèrement prévenu qu'il eût à prendre un soin spécial de ses habits et que si, le soir, on relevait dessus la plus petite tache de boue ou la moindre déchirure, il saurait de nouveau ce que cela lui coûterait. Aussi était-il un peu gêné aux entournures et assez mal à l'aise dans ses mouvements, mais cela ne dura pas.

 




Petite mise à jour des participants:
LITTERATUS, Saxaoul, Kathel, Calypso, Restling, Laetitia la liseuse, ValérieThaliaEsmeraldae, Lectiole, LN, Velvet, Karine :) et Lilibook
N'hésitez pas à les rejoindre!!!


                            Sinon il fallait quand même que je signale que cet article est déjà le :





                                                            100ème



                                                  

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3 août 2009 1 03 /08 /août /2009 15:39

Il y a quelques semaines je vous parlais de La Bête et la Belle de Thierry Jonquet  dans le cadre d'une de nos lectures du dimanche. Il s'agissait pour moi d'une véritable découverte, n'ayant jamais lu cet auteur auparavant, et l'atmosphère glauque et sordide à souhait m'avait conquise! Bien décidée à ne pas en rester là, et suite à tous vos conseils de lecture, j'ai choisi de continuer avec ce titre que j'avais repéré sur la ronde des post-it et que lasardine m'avait vivement conseillé. Je n'ai pas été déçue du voyage!!!


L'histoire :

Cynthia a quinze ans. Cynthia finira sa vie dans un fauteuil roulant. La tête de coin, elle passe sa journée à baver. Cynthia est devenue débile et partage ses journées avec les autres infirmes moteurs cérébraux du pavillon C. Du moins, c'est ce que pensent les médecins ainsi que son entourage. Car si Cynthia a en effet perdu ses capacités physiques, elle n'est pas si débile qu'elle veut bien le laisser croire...
Au contraire, elle met en place une terrible machination afin de se débarrasser de celui qu'elle appelle l'ordure : le docteur Morier... Bien évidemment, elle sait pourquoi elle va faire ça, elle sait également où cela aura lieu, mais elle ne sait pas encore comment... L'arrivée des vacances et d'Alain au pavillon va lui apporter la réponse... Tous les enfants sont rentrés chez leurs parents pour les vacances. Il n'en reste que trois, dont Cynthia, et Alain est employé comme garde de nuit. Mais Alain n'est pas un garde comme les autres, Alain est obnubilé par le sexe, par son sexe... L'aide-soignante, l'amie de sa mère et Cynthia, si particulière... Cynthia pour qui l'heure de la vengeance a sonné!


Que dire? Ce livre, je l'ai dévoré. J'aime ce qui est glauque, j'ai été servie et plutôt deux fois qu'une! Thierry Jonquet touche ici au tabou et joue la provocation. Cynthia est retorse, son plan est machiavélique et ce qu'elle est prête à supporter pour parvenir à ses fins est proprement dérangeant.  Et aucun détail n'est épargné au lecteur : les règles, la merde, le sexe... J'ai particulièrement apprécié la scène où Cynthia se venge de ses parents en se donnant en spectacle dans leur restaurant.

La manière dont la narration est menée est également très intéressante : une narration à la troisième personne, un peu comme une caméra extérieure entrecoupée de narrations à la première personne, donnant accès alternativement aux pensées de Cynthia, de Morier et d'Alain. Les événements importants sont donc racontés par plusieurs personnages et prennent une dimension différente, Morier et Alain ne pouvant douter de la débilité de Cynthia.

Et puis, il y a la fin, et quelle fin! Moi qui suis pointilleuse quant à la manière dont se termine un roman, je n'ai cette fois pas été déçue, Thierry Jonquet est allé bien au-delà de ce que j'avais pu imaginer!!

Pervers, dérangeant, troublant, bref, un roman comme je les aime! C'est certain, vous entendrez encore parler de Jonquet sur ce blog!

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2 août 2009 7 02 /08 /août /2009 07:00

La lecture du dimanche

Cette semaine, nous avons choisi de vous parler de ce polar qui nous a été envoyé à toutes les deux par Suzanne de
Chez les filles. Il s'agit du 200è polar publié chez Seuil Policiers.

 

L'histoire :

 

Lincoln Perry, ancien policier, est désormais à la tête d'une agence de détectives privés et mène une vie tranquille. Jusqu'au jour où Alex Jefferson, le mari de son ex-fiancée est retrouvé assassiné dans des conditions terrifiantes. Lincoln est le principal suspect, puisqu'il avait déjà battu violemment Jefferson quelques années plus tôt, ce qui lui avait valu d'être démis de ses fonctions. Karen, son ex-fiancée, persuadée de son innocence fait appel à lui pour retrouver Matthew, le fils d'Alex, qu'il ne côtoyait plus depuis cinq ans. En effet, Matthew doit hériter de huit millions de dollars. Lincoln hésite d'abord puis se lance dans cette recherche a priori banale pour un détective comme lui.  D'ailleurs Lincoln n'aura aucun mal à retrouver celui-ci, mais les événements prennent une tournure cauchemardesque : Matthew se suicide sous les yeux de Lincoln avant même que celui-ci ait le temps de lui expliquer les raisons de sa visite. Lincoln, seul témoin est aussitôt suspecté...

Voilà un polar bien ficelé dont j'ai apprécié la lecture! Je ne connaissais pas cet auteur auparavant et je suis ravie de l'avoir découvert. Lincoln est victime d'une machination qui va bien au delà de ce que l'on imagine au début. Le récit est haletant, bien rythmé, et de nouveaux rebondissements viennent régulièrement remettre en question les déductions du lecteur. J'ai beaucoup apprécié le personnage de Lincoln, que tout semble accuser, et qui ne sait plus que faire pour convaincre Targent - un inspecteur désagréable au possible - de lui faire confiance. J'ai apprécié également ses rapports tourmentés avec les femmes. Karen, d'abord, son ex-fiancée, qui l'a fait énormément souffrir en le quittant pour un autre et à qui il ne peut refuser son aide. Amy, ensuite, avec qui il va de maladresses en maladresses, ayant peur de perdre une amie précieuse. Un très bon roman policier que je vous recommande vivement!

Je vous invite bien sûr à aller lire ce que
Stephie en a pensé. Quant à moi, j'ai déjà ma petite idée...
Et je remercie bien sûr Suzanne ainsi que les
éditions du Seuil .

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30 juillet 2009 4 30 /07 /juillet /2009 11:44

Juillet touche déjà à sa fin et je me remets tout doucement au travail... Du coup, en ce moment, mes lectures sont plutôt orientées scolaires ( pas seulement, je vous rassure! ) mais cela ne m'empêche pas d'avoir envie de les partager avec vous... Je commence donc avec ce petit recueil que je ne connaissais pas...


Ce recueil est composé de quatre nouvelles. L'homme au parapluie est l'histoire d'un homme, véritable gentleman, qui a malencontreusement oublié son portefeuille... Il demande un peu de monnaie à une dame mais insiste pour lui donner son parapluie en échange, un parapluie de grande valeur en échange de quelques pièces.. Intriguée, la femme le suit et découvre avec stupeur ce que cache cet homme. Monsieur Botibol est l'histoire d'un homme qui a le sentiment de rater tout ce qu'il entreprend, jusqu'à ce qu'il se découvre véritable virtuose... Une bien drôle d'entreprise que à moi la vengeance SARL! Deux hommes ont l'idée de monter une entreprise afin de venger les célébrités mises à mal par les journaux. Enfin, le maître d'hôtel va jouer un bien mauvais tour à son patron...

 

"Voici quatre nouvelles où l'on retrouve avec bonheur l'inimitable humour et les dons de conteur de Roald Dahl" peut-on lire sur la quatrième de couverture. J'ai envie de dire : bof. J'ai vraiment été déçue par ce recueil alors que j'apprécie énormément cet auteur habituellement. Mise à part la première nouvelle qui m'a vraiment fait sourire par sa chute remarquable, je n'ai pas été emportée par les trois autres. Je dois même avouer que je me suis profondément ennuyée en lisant la seconde, ne voyant pas vraiment où voulait en venir l'auteur. D'ailleurs je me demande toujours à quoi servent les premiers événements narrés puisqu'ils ne sont d'aucune utilité pour la suite!

Bref, ce recueil va retourner bien sagement à sa place dans la bibliothèque, l'auteur a écrit de bien meilleures nouvelles que je vais m'empresser de relire!

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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 12:17

Je pensais que l'étape deux était plus facile que la première mais je vois que vous êtes perplexes.

Comme personne n'a encore envoyé sa réponse, voici quelques indices dans le désordre concernant les trois derniers extraits :

Naïf - Jolie - Eponyme

Je n'en dirai pas plus, inutile de me supplier


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29 juillet 2009 3 29 /07 /juillet /2009 06:09

J'inaugurais mercredi dernier le jeu de l'extrait.
Voici maintenant la deuxième étape avec trois nouveaux extraits :

 

EXTRAIT 4 :

 

"Il se trouve dans certaines villes de province des maisons dont la vue inspire une mélancolie égale à celle que provoquent les cloîtres les plus sombres, les landes les plus ternes ou les ruines les plus tristes. Peut-être y-a-t-il à la fois dans ces maisons et le silence des cloîtres et l'aridité des landes et les ossements des ruines : la vie et le mouvement y sont si tranquilles qu'un étranger les croirait inhabitées, s'il ne rencontrait tout à coup le regard pâle et froid d'une personne immobile dont la figure à demi monastique dépasse l'appui de la croisée, au bruit d'un pas inconnu. Ces principes de mélancolie existent dans la physionomie d'un logis situé à Saumur, au bout de la rue montueuse qui mène au château, par le haut de la ville."

 

 

 

EXTRAIT 5 :

 

"Ce fut sa gouvernante - une geisha japonaise cruelle qui en avait vu d'autres en matière de dingueries chez les gosses de riches - qui le débloqua en lui faisant boire un grand verre d'huile de lotus fermentée. Dieu l'avala goulûment, comme il aurait avalé le système solaire ou un sandwich au camembert pour peu qu'il passât suffisamment près de son orifice buccal. Et soudain, lui qui n'avait été jusqu'alors que rétention et étanchéité se fit fleuve, déferlement, cascade, jaillissement, haut débit..."

 

 

 

EXTRAIT 6 :

 

"Il ferma les paupières, perdu dans sa douloureuse confession. J'étais attentive, avide, irrationnelle. Le bon sens me susurrait que j'aurais dû être terrifiée. Au lieu de quoi, j'étais soulagée de comprendre, enfin. Surtout, j'étais pleine de compassion pour ce qu'il endurait, alors même qu'il m'avouait être calciné par le désir de m'ôter la vie."


 

Vous pouvez dès à présent m'envoyer vos réponses, la procédure reste la même :

1) Vous m'envoyez un mail en cliquant sur "contact" tout en bas de la page.

2) Vous postez un commentaire pour m'en informer et afin que je vous confirme la prise en compte de vos réponses.

Pour en savoir plus, c'est
ICI


Si vous n'avez pas participé à la première étape , il en est encore temps bien sûr!
N'hésitez pas à tenter votre chance!

Pour le moment, j'ai enregistré les participations de :
LITTERATUS, Saxaoul, Kathel, Calypso, Restling, Laetitia la liseuse, Valérie et Thalia


Je vous rappelle également que j'ai créé une catégorie qui vous permet de retrouver facilement tous les articles concernant le jeu : Le jeu de l'extrait

Bonne chance à tous!
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27 juillet 2009 1 27 /07 /juillet /2009 15:41

Ce livre m'attendait depuis un petit moment dans ma PAL. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler sur ce blog, j'aime lire tout ce qui touche à la seconde guerre mondiale et plus précisèment à l'univers concentrationnaire, mais si, chaque fois ce sont des lectures difficiles. Difficiles mais nécessaires je pense...


La couverture que vous voyez n'est pas celle de mon exemplaire, pourtant il s'agit bien de la même collection. La mienne est plus calme, moins tourmenté. Mais je trouve celle-ci bien plus fidèle à l'esprit du livre.

Dans ce roman autobiographique, Jorge Semprun nous raconte son grand voyage, celui qui le mena  en 1943 jusqu'au camp de concentration de Buchenwald. Il y décrit l'enfermement, l'entassement, la lutte pour survivre à la faim et à la soif, l'inquiétude et l'attente de ces hommes qui ne savent pas encore exactement quelle est leur destination. Son compagnon de voyage, le gars de Semur a une grande importance dans le récit , ils se souviennent, ils se soutiennent. En effet, Jorge Semprun évoque également ses souvenirs de résistant. On bascule ainsi sans arrêt du train au passé, sans oublier le futur, celui de la liberté, celui de l'après, celui de l'incompréhension, celui de la reconstruction. Mais de la vie dans les camps, il n'en est que très peu question, comme si vingt ans après la souffrance était encore trop grande pour l'évoquer. En effet, il s'agit ici du premier roman autobiographique de l'auteur.

Difficile de parler d'un tel roman... On y entre avec un profond respect, on en sort sans voix. Mais tout est là, au plus profond de soi. Une lecture que l'on oublie pas.
Une lecture difficile, dans laquelle on avance pas à pas. D'ailleurs, depuis, j'ai commencé la lecture des Bienveillantes, une somme de plus de 1400 pages, qui me procure la même sensation : un besoin de reprendre mon souffle avant de l'ouvrir de nouveau. L'écriture ou la vie est également dans ma PAL, son tour viendra...

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26 juillet 2009 7 26 /07 /juillet /2009 07:00

La lecture du dimanche

Eh oui, nous voilà fidèles au poste comme chaque dimanche... La lecture du dimanche a décidé de ne pas prendre de vacances. Et après un livre très léger
la semaine dernière  nous vous proposons cette semaine un sujet totalement différent et beaucoup plus grave. Cela faisait un petit moment que j'avais envie de lire ce livre et c'est le magnifique billet de Heide qui avait achevé de me convaincre.

L'histoire :

 

Tout bascule un mercredi après-midi lorsque Justine reçoit un appel du SAMU : son fils Malcolm vient d'avoir un accident. Renversé par une voiture, il est tombé dans un coma très profond. Le chauffard ne s'est pas arrêté, tout ce que l'on sait, c'est qu'il s'agit d'une Mercedes de couleur moka, vraisemblablement conduite par une femme. Un témoin a pu noter partiellement la plaque d'immatriculation. Justine et son mari Andrew sont effondrés, l'enquête piétine, la police ne semble pas considérer leur affaire comme prioritaire. Mais Justine ne peut rester là à attendre, elle décide de prendre les choses en main et de retrouver celui qui a fait ça à son enfant.

Ce roman m'a beaucoup émue, de la première à la dernière page. C'est Justine, la maman de Malcolm qui est la narratrice et on pénètre ainsi au plus profond de son désespoir et de sa souffrance. Je ne suis moi-même pas encore maman, et pourtant j'ai bien senti que Justine avait été touchée dans sa propre chair et qu'elle était prête à tout pour son enfant : elle lui en fait d'ailleurs la promesse, elle retrouvera celle qui l'a renversé.

Ce roman m'a beaucoup rappelé la lecture de  
Puisque rien ne dure de Laurence Tardieu dans la manière dont réagisse les deux parents, à savoir très différemment. En effet, Andrew a confiance en la police, aussi longue l'enquête soit-elle, et demande à Justine de les laisser faire leur travail. Justine, elle, doit agir si elle ne veut pas sombrer dans la folie. Tatiana de Rosnay a donc cerné dans son roman le fossé qui peut se creuser dans un couple face à un tel drame: peut-on continuer à vivre ensemble, comme avant, avec ce poids? Life must go on Justine dira Andrew tandis que pour Justine plus rien ne pourra être comme avant tant que le chauffard ne sera pas arrêté.

 

On aurait pu très vite tomber dans la monotonie et le pathos, c'est ce qui me fait peur dans ce genre de roman... Mais très vite, Justine prend les choses en mains et mène l'enquête : le suspens est donc présent et j'ai eu du mal à faire une pause dans ma lecture, tant je voulais savoir comment elle réagirait une fois en face du chauffard. Chauffard, oui, car comme le souligne Justine, la forme féminine chauffarde n'existe pas, et pour elle, il semble impossible qu'une femme ait pu renverser un enfant sans s'arrêter...

Voilà encore une lecture du dimanche réussie pour moi, je vous invite bien sûr à aller lire ce que
Stephie

en a pensé. Je crois avoir ma petite idée...

kalistina et lasardine de la ronde des post-it l'ont lu également mais ont un avis plus mitigé.

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24 juillet 2009 5 24 /07 /juillet /2009 15:37

Je vous parlais il y a quelques semaines de mon énorme coup de coeur pour Le liseur de Bernhard Schlink . Je suis allée voir hier soir le film qui en a été adapté et qui est sorti au cinéma mercredi dernier. Ce film est, selon moi, un véritable chef-d'oeuvre réellement à la hauteur du livre!


Inutile de vous résumer l'histoire, l'ensemble est très fidèle au livre. La seule différence que j'ai pu noter est que le film commence en 1995, et que Mickaël, déjà adulte se souvient au moyen de flashbacks.

J'ai vraiment tout aimé, à commencer par les acteurs!
Kate Winslet joue à merveille le rôle d'Hanna, à la fois mystérieuse, froide et fragile. Le rôle de Mickaël est joué par David Kross, qui m'a laissée légèrement perplexe au tout début mais que j'ai trouvé ensuite vraiment très juste. En fait, si j'étais perplexe, c'est sans doute face à sa grande jeunesse... Lorsque nous avions lu le livre pour notre lecture du dimanche
Stephie et moi n'étions pas vraiment d'accord au sujet de la relation entre les deux personnages. J'avais vraiment été transportée par cette histoire d'amour hors du commun alors que Stephie était gênée par le côté incestueux de leur amour. ( Rappelons que Mickaël n'a que quinze ans alors qu'Hannah en a plus du double ). Je dois bien avouer que cela m'a beaucoup plus interpellée dans le film. Le choix des acteurs y est sans doute pour beaucoup : l'acteur qui incarne Mickaël semble vraiment très jeune et lorsqu'Hanna l'initie aux jeux de l'amour, on a un peu l'impression qu'il est manipulé, il apparaît comme très naïf. Il faut dire également que les scènes d'amour sont assez nombreuses et sans réelle pudeur.



Mais cette impression s'estompe au fur et à mesure que leur relation avance et que la lecture s'installe peu à peu entre eux. J'ai adoré ces scènes dans lesquelles Mickaël fait la  lecture à Hanna, d'abord sans grande conviction et avec beaucoup de gêne puis avec beaucoup d'enthousiasme. Mais surtout, j'ai aimé voir le plaisir que prenait Hanna à entendre chanter ces mots et ses réactions toujours très vives face à ceux-ci, du rire aux larmes. Je l'ai trouvée si juste et si touchante quand on sait le lourd secret qu'elle porte.

Et c'est bien là le tour de force de ce film qui selon moi, en fait un véritable chef- d'oeuvre : on s'attache au personnage d'Hanna et, surtout,  on se surprend lors du procès à souhaiter qu'elle ne soit pas condamnée. Ce sentiment m'a véritablement mise mal à l'aise : comment peut-on ressentir de la compassion pour elle, quand on sait les horreurs qu'elle a commises? Et pourtant rien ne nous est épargné : témoignage d'une victime qui a connu Hanna en tant que gardienne, visite de Mickaël au camp de Birkenau... Ce malaise, je ne suis pas la seule à l'avoir ressenti, il suffisait de voir l'atmosphère lourde et silencieuse qui régnait dans la salle de cinéma quand le générique est tombé et que les lumières se sont rallumées...

 


Un film véritablement troublant et dérangeant, un film magnifique que je ne suis pas prête d'oublier, un film que je vous recommande vivement...

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23 juillet 2009 4 23 /07 /juillet /2009 12:52

Cela faisait un petit moment que ce livre attendait son tour sur ma PAL. Neph' me l'avait offert il y a quelques mois déjà et je ne l'avais pas encore ouvert, un peu rebutée par la première de couverture pas vraiment folichonne... Mais tout vient à point à qui sait attendre et je ne regrette pas d'avoir attendu, car j'ai pu le lire d'une traite grâce à la vie au ralenti des vacances!

L'histoire

Santiago Nasar va mourir. Ce n'est un secret pour personne, tout le monde le sait, sauf lui. Les frères Vicario ont marié leur jeune soeur Angela la veille. Mais son époux, pris d'une colère noire lorsqu'il découvre la nuit de noces venue que sa jeune épousée n'est pas vierge, la ramène chez ses parents. Angela avoue avoir fauté avec Santiago Nasar. Santiago Nasar a déshonoré la famille Vicario : Santiago Nasar doit mourir. Dans les rues, la fête publique continue à battre son plein et personne ne fait attention aux propos des frères Vicario désormais à la recherche de Santiago. Pourtant les deux frères sont armés chacun d'un grand couteau de boucher et personne ne va chercher à les retenir...

Entrer dans ce roman est réellement déconcertant, nous sommes en Colombie, et l'atmosphère est chaude et pesante... car à l'ambiance de fête liée au mariage d'Angela et de Bayardo San Roman se mêle le malaise, celui lié à cette mort annoncée dont seul le lecteur a conscience. En effet, dès les premières lignes du roman, et d'ailleurs dès le titre, le lecteur sait que Santiago va mourir. Et pourtant, ce n'est un secret pour personne puisque les frères Vicario ne s'en cachent aucunement, annonçant à qui veut bien l'entendre qu'ils sont sur le point d'abattre Santiago. Mais les circonstances sont telles, que personne ne les prend au sérieux : certains sont trop ivres, d'autres pensent que ce sont paroles d'ivrognes. Les quelques rares personnes qui tenteront d'intervenir seront contrées par des événements liés au hasard. Et le lecteur suit, totalement impuissant le déroulement des événements entre colère et malaise. J'ai vraiment apprécié cette lecture qui donne un rôle tout particulier au lecteur, j'ai frémi pour Santiago, j'ai eu envie de le prévenir, de lui hurler de faire attention... d'autant plus qu'à aucun moment, nous n'avons la certitude qu'il s'agisse bien de l'homme qui a osé déshonorer Angela. Et si cette dernière avait prononcé ce nom pour protéger un autre homme? Le destin qui attend cette femme m'a également beaucoup touchée mais je ne vous en dirai pas plus, j'ai déjà l'impression d'en avoir dit beaucoup... et je vous invite à aller le découvrir par vous-mêmes!

Je vous encourage également à aller lire l'avis de
Neph.

 

 

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