Ce livre m'attendait depuis un petit moment dans ma PAL. J'ai déjà eu l'occasion d'en parler sur ce blog, j'aime lire tout ce qui touche à la seconde guerre mondiale et plus précisèment à l'univers concentrationnaire, mais si, chaque fois ce sont des lectures difficiles. Difficiles mais nécessaires je pense...
La couverture que vous voyez n'est pas celle de mon exemplaire, pourtant il s'agit bien de la même collection. La mienne est plus calme, moins tourmenté. Mais je trouve celle-ci bien plus fidèle à l'esprit du livre.
Dans ce roman autobiographique, Jorge Semprun nous raconte son grand voyage, celui qui le mena en 1943 jusqu'au camp de concentration de Buchenwald. Il y décrit l'enfermement, l'entassement, la lutte pour survivre à la faim et à la soif, l'inquiétude et l'attente de ces hommes qui ne savent pas encore exactement quelle est leur destination. Son compagnon de voyage, le gars de Semur a une grande importance dans le récit , ils se souviennent, ils se soutiennent. En effet, Jorge Semprun évoque également ses souvenirs de résistant. On bascule ainsi sans arrêt du train au passé, sans oublier le futur, celui de la liberté, celui de l'après, celui de l'incompréhension, celui de la reconstruction. Mais de la vie dans les camps, il n'en est que très peu question, comme si vingt ans après la souffrance était encore trop grande pour l'évoquer. En effet, il s'agit ici du premier roman autobiographique de l'auteur.
Difficile de parler d'un tel roman... On y entre avec un profond respect, on en sort sans voix. Mais tout est là, au plus profond de soi. Une lecture que l'on oublie pas.
Une lecture difficile, dans laquelle on avance pas à pas. D'ailleurs, depuis, j'ai commencé la lecture des Bienveillantes, une somme de plus de 1400 pages, qui me procure la même sensation : un besoin de reprendre mon souffle avant de l'ouvrir de nouveau. L'écriture ou la vie est également dans ma PAL, son tour viendra...