La lecture du dimanche
Ce livre m'avait été conseillé, il y a quelques années par mon prof d'allemand de prépa. L'histoire m'attirait énormément mais je ne sais pourquoi, je suis toujours passée à côté. J'ai même lu La circoncision du même auteur avant celui-ci et ce sont vos commentaires me conseillant Le liseur, ainsi que ceux que j'ai pu lire sur d'autres blogs qui m'ont donné envie d'en savoir plus et de l'ajouter à ma PAL. Et comme Stephie l'avait aussi sur sa PAL, nous l'avons donc choisi pour cette quatrième lecture du dimanche.
L'histoire :
Un soir, après le lycée, Mickaël, quinze ans est malade sur le chemin du retour. Une femme lui vient en aide. Quelques mois plus tard, Mickaël, guéri décide de retourner chez cette femme pour la remercier. Cette femme, c'est Hanna, trente-cinq ans, et Mickaël tombe amoureux. Il devient son amant, et chaque jour il la rejoint. Elle lui donne le bain, ils font l'amour et peu à peu un rituel se met en place : Mickaël lui fait la lecture. Cette relation dure plusieurs mois, jusqu'au jour où Hanna disparaît sans explication.
Quelques années plus tard, Mickaël, devenu étudiant en droit, assiste à un procès dans le cadre d'un séminaire sur le passé nazi. Ce procès, c'est celui d'anciennes gardiennes du camp d'Auschwitz et parmi ces gardiennes, il reconnaît Hanna. Il découvre alors que cette femme qu'il a aimée est une criminelle qui a participé au plus grand crime contre l'humanité...
Ce livre est un véritable bijou. J'ai tout de suite accroché : l'écriture est simple mais efficace. C'est Mickaël, quelques années après les faits qui décide de raconter son histoire, et c'est donc avec le regard d'un enfant ( mais est-il vraiment un enfant? ) que nous est contée cette sublime histoire d'amour. Je dis sublime parce que j'ai eu envie d'y croire et j'y ai cru... Pourtant, je savais très bien ce qui se cachait derrière cette femme si sensuelle et mystérieuse. Mais voilà, le pouvoir des mots est bien plus fort. Plus fort que la bienséance également car Mickaël n'a que quinze ans et cette femme pourrait être sa mère...mais bizarrement là encore, cela ne m'a pas gênée. Sans doute parce que le jeune homme semble très mature.
Et puis, il y a cette deuxième partie, qui même si on l'attend dès les premières pages, vous fait redescendre sur terre et vous invite à la réflexion... En effet, et c'est là que se trouve le malaise, Hanna m'a beaucoup émue tout au long du livre, alors même qu'elle a participé à un crime abominable : laisser brûler des femmes enfermées dans une église. Peut-être est-ce son secret dévoilé peu à peu qui la rend plus humaine à nos yeux? Dans tous les cas, c'est un véritable tour de force. Et Bernhard Schlink mène une réflexion vraiment intéressante sur le rôle des bourreaux mais aussi sur la culpabilité ressentie par leurs descendants comme s'ils devaient payer éternellement pour le crime de leur ancêtre.
Et puis il y a cette fin absolument magnifique, dont je ne peux guère parler sans trop en dévoiler. J'ai été complètement retournée par tout cet épisode qui suit le procès.Un très beau livre vraiment sur un sujet qui me touche beaucoup...
On peut donc dire que cette quatrième lecture du dimanche est encore un succès pour moi, j'ai vraiment eu du mal à lâcher ce livre et je pense que son souvenir va me suivre un long moment. Quant à Stephie, j'ai hâte de découvrir son avis que je vous invite bien sûr à aller lire.
Petit ajout : je vous remercie pour vos commentaires laissés sur mon article d'hier, tous vos encouragements sont les bienvenus, et je tâcherai de vous répondre individuellement aujourd'hui ou demain et de vous rendre une petite visite afin de découvrir vos nouveautés.