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6 décembre 2009 7 06 /12 /décembre /2009 06:00

La lecture du dimanche

Un peu en retard sur mes lectures cette semaine, j'ai proposé à Stephie de lire ce petit recueil composé de deux nouvelles que nous avions reçu en spécimen il y a un petit moment déjà et que nous avions toutes les deux dans notre PAL. C'était également l'occasion pour moi de découvrir Laurent Gaudé que je n'avais encore jamais lu.


La première nouvelle intitulée Sang négrier est l'histoire d'un homme ayant pris le commandement après la mort du capitaine d'un bateau pratiquant la traite des nègres. Il décide de faire un détour par Saint-Malo afin de rendre le corps à son épouse alors que la coûtume veut que l'on jette les corps à la mer. Mais en revenant du cimetière, l'agitation règne, : cinq esclaves se sont échappés du bâteau. Aussitôt une véritable chasse à l'homme s'organise, quatre des cinq hommes sont retrouvés, mais le dernier demeure introuvable. Pourtant, on ne tarde pas à retrouver un doigt noir ensanglanté accroché à une porte...

Cette première nouvelle m'a beaucoup touchée parce qu'elle évoque un sujet douloureux : la traite négrière. Laurent Gaudé le dit très justement dans l'interview que l'on peut lire à la fin du recueil : "Il faut se souvenir qu'on a vendu les Africains comme on a vendu du sucre ou du bois, avec la même morgue, le même souci de faire le plus d'argent possible, avec le même réflexe capitalistique, alors que ce sont des êtres humains" Cette absence de considération pour l'humain est très bien rendue car le récit est mené du point de vue du marchand d'esclaves, c'est lui-même qui est le narrateur de l'histoire.

Dans la seconde nouvelle Dans la nuit Mozambique, le lecteur fait connaissance avec quatre amis qui se retrouvent environ une fois par an dans le restaurant de l'un d'entre eux : Fernando. Un jour Passeo leur raconte une histoire étonnante : le sauvage assassinat d'une femme parmi les passagers clandestins qu'il avait accepté de transporter au Mozambique, un assassinat incompréhensible, soudain, violent. Mais d'un coup, Passeo interrompt son récit et annonce à ses amis qu'il leur racontera la suite une autre fois...

Cette nouvelle m'a déçue par rapport à la première, j'ai été frustrée de ne pas connaître le fin mot de cette histoire et de comprendre pourquoi cette femme a été assassinée sans que cela ne touche personne, pas même son frère. L'auteur s'amuse d'ailleurs de cette frustration dans son interview, précisant qu'il a écrit sa nouvelle "pour raconter le plaisir qu'on peut avoir à se raconter des histoires, quelles que soient ces histoires." Certes, mais la frustration est là tout de même et gâche un peu le plaisir de l'histoire justement!

 

Dans l'ensemble une lecture agréable tout de même, et j'étudierai sans doute la première nouvelle en classe quand j'en aurai l'occasion, car en plus du thème abordé, l'écriture est très juste, les mots touchent et ne peuvent laisser indifférents...

 

Allons maintenant voir ce que Stephie en a pensé.

                                          

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29 novembre 2009 7 29 /11 /novembre /2009 13:00

La lecture du dimanche

Nous vous parlions la semaine dernière du
deuxième volet de la trilogie des jumeaux pour lequel nous n'étions pas tout à fait du même avis. Nous avons donc décidé d'enchaîner directement avec le troisième car la fin nous avait laissé une étrange impression.


L'histoire :

Klaus et Lucas sont vieux désormais et l'heure de rétablir la vérité semble venue. Lucas, après avoir passé la frontière s'est fait appelé Claus T dans son pays d'accueil. Devenu vieux, il retourne sur sa terre natale pour retrouver son frère Klaus, mais il peine à le retrouver et son autorisation de séjour dépassée, il est mis en prison. De son côté, Klaus, lorsqu'il reçoit un peu plus tard un appel, puis la visite de Lucas, nie l'existence même de ce frère. Un frère qui l'a pourtant accompagné tout au long de sa vie dans cette attente du retour.

Ce troisième volet est divisé en deux parties. Dans la première, Lucas est le narrateur. Dans la seconde, c'est Klaus qui prend le relai. Chacun à leur tour, ils racontent leur vie, depuis leur quatre ans, âge auquel ils ont été séparés par "la chose", un drame familial terrible. Chacun a grandi de son côté et le on réalise alors que ce que l'on a lu dans le premier volet n'était sans doute qu'un mensonge, une invention pour se créer une enfance en commun, pour faire revivre le frère disparu.

Je dois avouer que tout ceci m'a beaucoup perturbée, que par moment, j'ai eu du mal à comprendre et que j'ai eu la nette impression d'avoir été menée en bateau par l'auteur. D'ailleurs, le titre de ce troisième volet laisse penser que la vérité n'est toujours pas révélée dans ce roman... Existe-t-il réellement deux frères? Ou bien Klaus et Lucas ne sont-ils qu'une seule et même personne? Je me souviens de l'emploi du pronom personnel "nous" dans le premier volet qui montrait à quel point les deux personnages étaient fusionnels...

Agacée par le fait de ne pas comprendre, de ne pas réussir à relier les différents personnages - Grand-mère n'était-elle qu'une invention? - j'ai lu la deuxième partie du livre sans essayer de procéder à des rapprochements et je me suis régalée. Finalement, j'ai trouvé l'intrigue très touchante, l'histoire de ces deux frères séparés à cause d'un drame d'adultes, le tout sur fond de guerre.  L'univers d'Agota Kristof est très noir, comme dans le second tome, chaque personnage porte sa croix, les amours sont impossibles, et l'attente de l'autre n'en finit jamais.

Je peux donc dire que cette trilogie m'a beaucoup plu, même si ce dernier roman laisse une impression étrange, une envie de comprendre, d'en savoir plus sur la vérité alors que ce roman s'annonce comme un mensonge.

J'ai hâte de savoir ce que
Stephie aura pensé de ce dernier roman!

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25 novembre 2009 3 25 /11 /novembre /2009 18:30

Cet article est pour moi l'occasion de vous parler du forum Livraddict puisque c'est en partenariat avec ce forum que je vous propose aujourd'hui ce conte de l'Alaska. Livraddict est un forum plutôt récent mais très prometteur. Il est bien entendu dédié aux livres mais il propose également pas mal d'événements comme le Book Club, des swaps, un challenge pour 2010 mais aussi de nombreux partenariats avec les éditeurs.


L'histoire :

En des temps immémoriaux, une tribu d'Alaska est confrontée à la faim. L'hiver est rude, les vivres manquent, tous sont à bout de forces et pourtant il leur faut absolument migrer et poser leur camp ailleurs, dans un endroit où ils pourront peut-être trouver de la nourriture. Mais les anciens peinent à marcher et risquent de les ralentir. Il faut être honnête : ces deux vieilles femmes sont un fardeau pour la tribu, elles ne font que se plaindre de leurs douleurs et surtout, ce sont deux bouches supplémentaires à nourrir. C'est ainsi que le chef décide de les abandonner. Personne n'ose le contredire et Ch'idzigyaak et Sa' sont laissées seules dans la neige. Pourtant, passé le premier choc, elles décident de ne pas se laisser mourir mais de tout faire pour survivre. Elles se souviennent d'un endroit près d'un ruisseau où la tribu avait établi son camp il y a bien longtemps, un endroit où les poissons abondaient. Elles se mettent alors en route tant bien que mal, avançant petits pas par petits pas dans la direction qu'elles croient être la bonne...

Quand j'ai reçu le livre, je me suis longuement extasiée sur sa couverture si jolie. Des flocons forment un cadre sur le tour, un cadre à l'intérieur duquel sont représentées les deux vieilles femmes traînant derrière elles tout ce qui reste de leur longue vie. Autant dire qu'il ne pas fallu attendre longtemps avant de l'ouvrir, surtout qu'il me semblait idéal en vue de la préparation du swap Cap sur Noël! 

Et alors, quelle belle leçon de vie! J'ai aussitôt éte plongée dans l'atmosphère et les paysages enneigés, avec la nette impression de me trouver là-bas avec ces tribus autour du feu à déguster le maigre bouillon. J'ai souffert avec ces deux femmes tout au long de leur périple, d'abord lorsqu'elles sont abandonnées, pour l'une d'elle par sa propre fille et son petit-fils qui n'osent s'opposer à la décision que tous semblent approuver.Puis dans leurs quêtes. Quête de nourriture d'abord et là leur grande expérience joue un rôle primordial, elles savent repérer les empreintes, poser les bons pièges au bon endroit, mais surtout rationner leur nourriture en prévision des jours difficiles. Et quête de la vie tout simplement, puisqu'à force de courage et de persévérance, elles parviennent à se recréer un lieu de vie dans lequel elles sont à l'abri des prédateurs et de la fin. Pendant ce temps, la tribu continue à survivre bien difficilement, mais surtout le poids de la culpabilité les ronge et persuadés que les deux femmes ont survécu, ils décident de partir à leur recherche.

C'est avec des mots simples, sans fioritures mais avec une extrême justesse que l'auteur nous fait réfléchir sur la place des anciens dans les tribus, et à plus grande échelle dans nos sociétés. Ces anciens qui ont tout à nous apprendre et dont l'expérience impose leur respect. Ces anciens que l'on sous-estime mais qui peuvent encore nous surprendre parfois.

Vous l'aurez compris j'ai beaucoup apprécié ce livre qui a su me toucher et qui donne envie d'un retour aux valeurs et à la simplicité d'antan.

Je remercie les éditions
JC Lattès pour cet envoi et Livraddict pour ce partenariat.

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24 novembre 2009 2 24 /11 /novembre /2009 06:24

En ce moment, je choisis la majorité de mes lectures après avoir lu des billets enthousiastes sur la blogosphère. Mais lors d'une de mes récentes virées en librairie, ce livre a aussitôt attiré mon retard. Non seulement, le titre a retenu mon attention pour tout l'univers glauque qu'il laissait deviner mais la première de découvertire ne m'a pas laissée indifférente non plus. Une étrange poupée à la fois triste et souriante. La quatrième de couverture qui m'a aussitôt fait penser à Thierry Jonquet a achevé de me convaincre.

L'histoire :

Lorsque la gendarmerie sonne un samedi matin chez les Darget, elle sait que cette fois, tout est fini. Simon est emmené et il ne rentrera plus à la maison. Elle, c'est madame Darget, une honnête mère de famille, mariée à Simon depuis 16 ans. Simon, c'est le monstre avec qui elle partage sa vie, ce monstre qui vient d'assassiner sauvagement la jeune Sonia mais qui cette fois ne s'en sortira pas. Lorsqu'elle a épousé Simon, elle y croyait à peine, elle si insignifiante, lui, si beau, convoité par toutes. Elle l'aime tellement qu'elle fait tout pour être l'épouse parfaite. Les événements étranges s'enchaînent : Simon est accusé de harcèlement sexuel par ses collègues, il se brouille avec son meilleur ami après que la petite amie de celui-ci l'ait accusé d'avoir tenté de la violer. Mais Simon a toujours de bonnes excuses, il est beau, les femmes ne supportent pas qu'il se refuse à elles. AInsi, les déménagements se succèdent, mais sa femme ne semble pas comprendre... Elle vit dans l'illusion, elle souhaite maintenir son couple pour son propre équilibre et celui de ses enfants, pourtant au fond d'elle, elle sait depuis toujours. 

Mon avis sur ce livre est plutôt mitigé. J'ai aimé la construction du roman qui alterne les souvenirs de la narratrice ( c'est Madame Darget qui raconte son histoire ) et le déroulement du procès. J'ai aimé l'intrigue, l'idée était audacieuse, certains passages sont glauques comme je les aime, et lire la déchéance de ce couple en apparence si ordinaire a quelque chose de voyeur que j'ai apprécié. Pourtant le personnage m'a horripilé. C'était sans doute le but recherché...  Combien de fois j'ai eu envie de secouer cette femme si naïve en lui montrant que tout est là sous ses yeux. Ne serait-ce que dans son comportement par rapport au sexe, Simon apparaît comme un pervers, il l'insulte, la violente, et l'humilie sans arrêt, lui imposant en plus son haleine chargée d'alcool. Et elle subit en serrant les dents, résignée à accomplir son devoir conjugual.
Mais là où j'ai vraiment été gênée, c'est dans le style. Si l'histoire se lit vite et rapidement, je l'ai trouvée vraiment mal écrite. Et là, je me suis aperçue qu'on est bien loin du maître Jonquet! L'auteur a voulu imiter le style d'une femme peu instruite, qui se préoccupe davantage de ménage et de sauté de veau que de culture. Pour preuve, Claire Chazal est son modèle en matière de tenue vestimentaire... Souvent, j'ai trouvé cela très caricatural, elle va même jusqu'à prodiguer des conseils à la lectrice sur la tenue d'une maison et sur la manière de satisfaire son homme... Horripilant, oui. Et là où l'on touche le fond, c'est lorsqu'on s'aperçoit que madame est raciste. Finalement, je l'ai trouvée presque aussi horrible que son mari. D'ailleurs son attitude tout au long du procès est dérangeante, elle se fait passer pour une victime de son mari ( ce qu'elle est sans aucun doute ) alors que depuis le début, elle aurait pu le dénoncer. Ce qu'elle n'a pas fait pour maintenir son propre bonheur.

Vous l'aurez compris, ce roman ne m'a pas laissée indifférente, il a su me toucher mais aussi me mettre hors de moi. Rien que pour cela il a gagné son pari de livre...

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18 novembre 2009 3 18 /11 /novembre /2009 15:00

C'est une nouvelle lecture commune que je vous propose aujourd'hui. Et comme pour La théorie du moustique , c'est avec Neph que nous avons retenu ce titre. Il était dans ma PAL depuis cet été mais je ne m'étais pas vraiment penchée dessus puisqu'il m'avait été offert pour l'achat de deux poches. Quand j'ai vu que Neph l'avait également dans sa PAL, j'ai pensé que c'était l'occasion ou jamais de m'y plonger!

L'histoire :

Tout commence par une rencontre. Thierry Blin et Nicolas Gredzinski s'affrontent sur un court de tennis. Ces deux hommes ne se connaissent pas mais cette rencontre sera à l'origine d'un grand bouleversement dans leurs vies respectives. Attablés devant un verre de vodka une fois le match terminé, et emporté par l'ivresse, ils se lancent un défi : celui de devenir quelqu'un d'autre : Mon moi rêvé, celui que je n'ai jamais eu le courage de faire naître. Ils se séparent alors en se donnant rendez-vous trois ans plus tard, même heure, même endroit. Le lendemain matin, Thierry Blin se réveille avec la certitude que sa vie actuelle ne le satisfait plus, il décide alors de devenir quelqu'un d'autre : quitter sa femme, son travail, et même changer d'identité. De son côté Nicolas n'envisage aucun changement particulier, et pourtant, malgré lui, il devient un autre homme. En effet, Nicolas est un homme profondément angoissé et inquiet et il s'est aperçu lors cette soirée que l'alcool lui donnait de l'assurance, une grande confiance en lui. Lui qui jusqu'alors n'avait jamais bu une seule goutte d'alccol sombre peu à peu...

 

Voilà un livre qui ne laisse pas indifférent! Sous des airs badins et avec un semblant de légèreté, Tonino Benacquista nous fait réfléchir sur le sens de la vie. En effet, ce roman est agréable à lire, les péripéties de nos deux personnages m'ont souvent fait sourire. La situation les rend souvent ridicule dans cette quête de l'autre eux-même. L'alternance des deux récits est très agréable à lire et invite à avancer toujours plus dans l'histoire pour en connaître la suite. Une lecture vraiment divertissante... Et pourtant, lorsque l'on referme le livre, il en reste une étrange impression.... Qui sommes-nous vraiment? Sommes-nous réellement maître de notre destin? Aurions-nous pu être quelqu'un d'autre en agissant d'une autre manière, en prenant d'autres directions? Thierry Blin est celui qui prend son destin en mains, qui prend la fuite dans la conquête de cet autre lui-même, qui est prêt à tout pour effacer à jamais Thierry de l'univers. Et pourtant, comment être sûr qu'aucun détail ne le trahira? Nicolas Gredzinski, de son côté, ne décide pas de devenir un autre, c'est cet autre qui prend possession de lui, et j'ai particulièrement apprécié la manière dont Benacquista décrit cette descente aux enfers, l'alcool qui s'immisce peu à peu dans la vie du personnage, qui fait de lui un autre homme. L'ironie du sort se fait souvent sentir dans ces destins croisés, et toujours de manière très juste.

Vous l'aurez compris, j'ai beaucoup apprécié cette lecture et j'ai hâte de savoir ce que
Neph en a pensé! D'ailleurs, on se dit à bientôt pour une prochaine lecture commune??

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15 novembre 2009 7 15 /11 /novembre /2009 08:50

La lecture du dimanche

C'est chez
Yspaddaden que j'avais repéré ce livre il y a quelques mois déjà et son article avait réussi à me convaincre en quelques secondes. Après de vaines recherches, le livre semblant épuisé partout au format poche, j'ai enfin pu me le procurer puisqu'il a été réédité en prévision de la sortie du film. De ce fait, la couverture met en avant le film, ce que je n'apprécie pas trop, mais j'ai fait avec... Et comme Stephie avait déjà ce livre dans sa PAL, nous avons décidé d'en faire une lecture du dimanche. 


L'histoire :

Suite à une disparition étrange à Shutter Island, le marshal Teddy Daniels est envoyé en mission sur place par les autorités fédérales. Il s'agit d'une mission particulière puisque sur cette île se trouve un hôpital psychiatrique de haute sécurité pour aliénés criminels. A cette occasion, Chuck Aule, un nouveau coéquipier va accompagner Teddy. Sur place, tout laisse penser à une complicité interne puisque Rachel Solando a disparu d'une cellule fermée à clé et aurait dû passer devant de nombreux gardes et infirmières pour s'échapper. La tâche s'annonce donc difficile et Teddy comprend qu'on fera tout pour lui mettre des bâtons dans les roues. Par ailleurs, Teddy fait une révélation à son coéquipier, il n'est pas sur Shutter Island par hasard. Cela fait des années qu'il attendait une opportunité. En effet, le pyromane responsable de la mort de sa femme quelques années plus tôt se  trouve enfermé sur l'île et Teddy n'a qu'une idée en tête : lui faire la peau.

Je suis entrée très facilement dans ce roman happée par cette atmosphère lourde : l'histoire se déroule à huis-clos et le lecteur se sent aussi enfermé que le marshal Daniels, prisonnier d'une île où se cotoient les criminels les plus dangereux que peut produire l'humanité. D'ailleurs, tous semblent ligués pour empêcher nos deux policiers de quitter l'île. Le lecteur avance un peu à l'aveugle avant de découvrir d'autres raisons qui ont poussé Teddy à se rendre sur cette île.
D'une part, il souhaite retrouver Laeddis, celui qui a tué sa femme Dolores. Et en cela, Teddy apparaît comme un personnage profondément tourmenté, le souvenir de sa femme le hante sans cesse, elle est présente dans ses rêves et dans ses pensées. J'ai été très touchée par cet aspect de l'histoire et je me suis beaucoup attachée au personnage de Teddy qui porte aussi en lui les souffrances liées à la guerre ( le récit se déroule quelques années après la seconde guerre mondiale).
D'autre part, il doit enquêter secrètement sur les méthodes employés par les médecins de l'île qu'on soupçonne de ne pas respecter les lois de Nuremberg, interdisant toute expérience médicale sur un humain. D'ailleurs, tous semblent bien décidés à empêcher Teddy et Chuck de se rendre dans le pavillon C...
Et puis il y a ce retournement de situation : grandiose ou presque! En effet, le lecteur est amené à reconsidérer tout ce qu'il a lu auparavant mais sans aucune certitude... Deux possibilités lui sont offertes sans que l'auteur n'ait vraiment tranché entre l'une et l'autre. Je ne peux trop en dire sans gâcher la découverte mais les dernières pages m'ont vraiment déçue, la fin est trop ouverte, et j'aurais aimé que Dennis Lehane nous livre une explication. Je suis restée perplexe, avec la sensation d'une fin n peu bâclée. Dommage car jusque là j'avais été complètement emportée par ce thriller hors du commun.

Néanmoins, j'ai très envie de voir le film dont la sortie est prévue en février et dont voici la bande- annonce :



Peut-être apportera-t-il quelques éléments de réponse?

En attendant, je vais aller voir ce que
Stephie en a pensé...
Et je vous invite également à aller lire les récents articles de
Neph, Calypso et Swoop.

N'oubliez pas que vous avez jusqu'à ce soir pour participer au concours de logo pour la lecture du dimanche.

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4 novembre 2009 3 04 /11 /novembre /2009 07:00

C'est grâce aux partenariats proposés par Blog-o-book que j'ai eu l'occasion de lire en avant-première ce roman dont la sortie officielle est prévue pour le 5 novembre, soit demain. Neph l'ayant reçu également, nous avons décidé d'en faire une lecture commune et de publier notre article le même jour.



L'histoire :

Matthew Walsh écrit à Emmy, sa plus jeune soeur pour lui raconter comment, depuis plusieurs années, il a toujours tenté de la protéger contre sa mère Nikki. Cette dernière est instable, elle boit, se drogue, ramène des hommes à la maison et fait vivre un enfer à ses trois enfants. Ses réactions sont imprévisibles et les enfants sont souvent contraints de jouer la comédie, d'entrer dans son jeu malsain pour éviter ses foudres. Ainsi lorsque Murdoch entre dans leur vie et dans celle de Nikki, c'est un espoir fou pour Matt, Callie et Emmy. Ce dernier semble redonner un certain équilibre à leur mère, même si Matthew sait bien qu'elle se force et que ses démons peuvent resurgir à n'importe quel moment. D'ailleurs, au bout de quelques mois, la vraie Nikki refait surface et Murdoch comme les autres avant lui, prend ses jambes à son cou. Mais Matthew s'accroche  à lui comme à une branche l'empêchant de sombrer. Il n'a qu'une idée en tête, sortir ses soeurs des griffes de leurs mères. Emmy, trop jeune au moment des faits pour comprendre ce qui se passe, trouvera dans cette longue lettre la vérité sur son enfance.

"Les événements que nous avons vécus m'ont appris à ne jamais faire confiance à quiconque. A redouter le danger à chaque coin de rue. A comprendre que, sur terre, certaines personnes te veulent du mal... Même si ces gens te disent qu'ils t'aiment."

 

Dans cette citation percutante repose toute l'ambiguïté du personnage de la mère : malgré son attitude destructrice envers ses enfants, elle ne cesse de clamer haut et fort qu'elle les aime plus que tout et l'idée qu'on puisse les lui enlever lui est insupportable. Elle les aime tant qu'elle estime qu'ils lui appartiennent et que, tels des jouets, elle peut les manipuler et mettre leur vie en danger comme elle le souhaite. Mais cet amour qu'elle leur porte ne peut justifier ses actes, et le lecteur à l'image de Matt ne peut que se révolter contre ce personnage. En effet, ce livre ne peut laisser indifférent, et j'ai eu, maintes fois, envie de mettre des claques à cette mère qui n'hésite pas à laisser ses enfants seuls toute une nuit, voire plusieurs jours pour se livrer aux pires débauches.
Le personnage de Matthew, quant à lui est très attachant. Il se sent responsable de ses deux soeurs, il a appris à comprendre les réactions de sa mère et à appréhender quelle réaction de leur part sauvera les meubles. Il prend son rôle de grand frère très à coeur, mais du haut de ses 14 ans, il comprend vite son impuissance. C'est auprès d'autres adultes qu'il cherche de l'aide : son père Ben et sa tante Bobbie qui ni l'un ni l'autre ne semblent capables d'affronter Nikki. Le suspense monte au fil des pages, la tension est palpable, et on se dit que l'issue sera forcément dramatique. Il est alors très difficile de lâcher ce livre et on enchaîne les chapitres avec avidité. D'ailleurs, ces chapitres sont courts, ce qui fait que l'ensemble se lit assez rapidement.

Une très belle lecture donc, reste à savoir ce que
Neph en aura pensé!
Et je remercie bien entendu
BOB pour cette offre de partenariat ainsi que les éditions NIL pour l'envoi.

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28 octobre 2009 3 28 /10 /octobre /2009 20:55

Je vous parlais il y a quelques jours de mon retard dans mes différents défis.  Faire le point m'a reboostée et je me suis lancée dans la lecture du roman policier que j'ai choisi pour le continent asiatique. Je ne désespère pas d'aller au bout de mes challenges, après tout l'année n'est pas terminée!

L'histoire :

Les cadavres de jeunes femmes sont découverts chaque semaine, en plein centre ville,  Vêtues d'un qipao rouge déchiré, une robe très à la mode dans les milieux bourgeois vingt ans auparavant, les victimes ont été dépouillées de leurs sous-vêtements mais n'ont pas été violées. Les tueurs en série se font rares à Shangaï, une équipe spéciale est donc chargée d'enquêter car la rumeur gronde, les journalistes se régalent et la population frissonne. L'inspecteur Chen, suit d'abord l'enquête de loin, intéressé avant tout par la dissertation de littérature qu'il doit rendre prochainement. En effet, il a repris des études car il envisage une reconversion. Mais un événement va lui faire prendre conscience qu'il doit s'impliquer davantage dans l'enquête.

Mon avis sur ce livre est très partagé.
D'un côté, j'ai apprécié de suivre une enquête dans les rues de Shangaï, cela a un petit côté dépaysant très agréable. D'ailleurs, l'intrigue elle-même a su m'interpeller, j'ai été touchée par cette histoire, et comme pour
La lumière et l'oubli avec l'Espagne, j'ai appris beaucoup de choses sur l'histoire du pays et sur sa culture di différente de la nôtre. Mais c'est à double tranchant, certains passages m'ont un peu gênée, notamment en ce qui concerne les habitudes alimentaires ; on mange du chien, du chat et l'une des spécialités des grands restaurants est la cervelle de singe vivant...  On vous apporte le singe dans une cage, on lui scie la boîte cranienne et on vous sert la cervelle avec une jolie louche argentée... Hum, cette passion pour les repas cruels, c'est ainsi qu'ils sont appelés, m'ont légèrement rebutée...

Ce qui m'a gênée davantage encore, c'est le personnage de l'inspecteur... Je l'ai trouvé peu crédible. Obnibulé par les études de littérature qu'il a décidé d'entreprendre, il ne songe qu'à sa dissertation... On suit ses recherches et de nombreuses citations parsèment le roman... J'ai trouvé que cela n'avait pas vraiment sa place dans un roman policier. D'ailleurs, ces citations n'apparaissent pas seulement lors de ses passages à la bibliothèque, mais également tout au long de l'enquête. Pas un chapitre ne passe sans une citation de Confucius... cela a son charme au début, mais devient vite lourd.
Mais là où l'on attend le summum, c'est quand Chen, au beau milieu de l'enquête, alors que les victimes s'enchaînent et que les enquêteurs ne disposent que de peu d'éléments, décide de s'offrir quelques jours de vacances dans un club parce qu'il souffre de surmenage... Monsieur se prélasse au bord de la piscine pendant que Shangaï tremble... D'ailleurs, l'inspecteur lui-même finit par prendre conscience de cette incongruïté : " Il commença à se faire des reproches. Ces vacances étaient-elles vraiment nécessaires? Le moment effrayant qu'il avait vécu chez lui était sans doute une intoxication au café. Il avait dû s'affoler pour rien. Il se sentait revenu à son état normal. Alors pourquoi poursuivre ses vacances? Un tueur en série se promenait librement à Shangaï et lui lisait au bord de la piscine, à des centaines de kilomètres de là, la tête pleine d'images amoureuses poétiques."

 

Je m'aperçois que mon billet est assez négatif, et pourtant aussi bizarre que cela puisse paraître, j'ai aimé. Surtout les cent dernières pages dans lesquelles Chen se consacre enfin corps et âme à l'enquête. J'ai trouvé la manière dont il confond le tueur magistrale notamment dans un ultime tête à tête ou il mêle très adroitement la fiction et la réalité. Et rien que pour cela, je vous conseille cette lecture. D'ailleurs, je pense que je relirai cet auteur.

 

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27 octobre 2009 2 27 /10 /octobre /2009 06:00

Que c'est bon d'être en vacances et de pouvoir consacrer plusieurs heures chaque jour à la lecture sans prendre de retard sur le reste... Ce roman m'a été envoyé par Ulike, et j'ai un peu repoussé le moment de le lire, car jusqu'à maintenant les livres de la rentrée littéraire n'avaient pas su me toucher... Me voilà réconciliée avec cette rentrée littéraire puisque cette lecture ne m'a pas laissée indifférente!


L'histoire :

1953. Esther et Julia, filles d'opposants au régime franquiste sont retenues dans une prison-couvent où elles subissent les pires sévices. Lors d'un transfert pour un autre couvent, elles profitent de l'inattention des gardes civiles pour prendre la fuite. Elles croisent alors le chemin de Peio, qui va les aider à passer la frontière et à se rendre en France pour échapper au régime dictatorial.
1948. Gloria, fille d'un partisan de Franco fête sa communion. C'est jour de fête, et pourtant l'ambiance est électrique, son père fait un malaise, une chèvre est abattue sauvagement par des gardes civils et Gloria ne comprend pas encore quelle est la portée de ces mots énoncés par sa tante : "Tu ne méritais pas d'atterrir dans cette famille, dit Laura à la première communiante ; même leur garçon,ils ne l'aiment pas, alors toi... je te plains mille fois."
1995. Emmanuel, un ami d'Esther et Julia, écrit les Mémoires de son père, un résistant au régime franquiste.

Un peu déstabilisée dans les premières pages par les sauts fréquents entre les différentes époques, je me suis ensuite laissée emporter par cette histoire dans laquelle on n'est jamais au bout de ses émotions. Les révélations se succèdent et les époques se rejoignent petit à petit, par la création de liens nouveaux inattendus entre les personnages qui sont en quête de leurs origines.
Je ne connaissais pas grand chose au régime dictatorial de Franco, et ce roman est très enrichissant, j'ai appris beaucoup de choses en suivant le destin des différents personnages. Je craignais d'être un peu perdue, mais tout est très clair : l'auteur évoque la condition des opposants au Parti, le martyr subi par certains d'entre eux, mais aussi cette solidarité chez les résistants avec beaucoup de réalisme. Certains passages sont violents mais ce n'est jamais gratuit. Les personnages sont attachants, le lecteur se révolte et souffre avec eux.

Une très belle lecture que je ne peux que vous recommander. Elle m'a donné l'envie d'en savoir plus sur la dictature franquiste dont on parle trop peu.

Je remercie donc Ulike pour cet envoi et vous invite à consulter le site des Chroniques de la rentrée littéraire sur lequel vous pourrez retrouver ce billet.

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26 octobre 2009 1 26 /10 /octobre /2009 06:57

Je vais ai déjà parlé de mes fréquentes déceptions à la lecture de nouvelles... J'en lis très peu et pourtant je me suis laissée tenter par ce petit recueil sur les conseils de Stephie qui me l'a chaudement recommandé. Et j'ai bien fait car j'ai beaucoup apprécié cette lecture!

Les histoires :

La boîte noire : Laurent Aubier, victime d'un accident, se réveille après une nuit de coma. S'il se remet bien de cet accident, sa vie va néanmoins être bouleversée par un carnet que lui remet son infirmière. Elle y a noté tout ce que Laurent a dit durant son coma et ces notes vont lui donner accès à son inconscient, à des choses enfouies en lui dont il ignorait l'existence.

La volière : Jeannot est appelé au chevet de son oncle mourant. Dans un dernier souffle, ce dernier lui dit : "Je veux être enterré près de la volière". Jeannot souhaite respecter ses dernières volontés, mais un problème se pose : qu'est-ce que la volière et où la trouver?

Un temps de blues est une micro-nouvelle qui raconte l'arrêt d'un marcheur dans un bar en attendant que la pluie cesse.

Transfert est l'histoire d'un couple en proie à une crise : il a changé et elle souhaite qu'il se soigne par le biais d'une psychothérapie... Le résultat ne sera pas celui escompté!

La pétition est l'histoire d'un journaliste sans avenir. On le suit durant une journée complète, journée durant laquelle, il passe à côté de toutes les perches qui lui sont tendues, ruinant à jamais tout espoir de devenir célèbre.

Les nouvelles ne se valent pas toutes mais j'ai apprécié l'ensemble du recueil. La première m'a particulièrement intéressée et m'a donc mis l'eau à la bouche pour lire la suite. En effet, on s'identifie facilement au personnage principal et on aborde un thème qui nous intrigue tous : l'inconscient et ses mystères. Notre cerveau est-il capable d'enregistrer et de conserver en mémoire des informations que nous ne semblons pas remarquer? J'ai particulièrement aimé la chute de cette nouvelle. Concernant les autres nouvelles, je les ai trouvées agréables à lire, bien écrites mais il leur manquait un petit quelque chose...  C'était la première fois que je lisais cet auteur, mais ce ne sera sans doute pas la dernière puisque son roman intitulé Quelqu'un d'autre m'attend d'ores et déjà dans ma PAL.

Et je profite de cette lecture pour inaugurer ma participation au challenge 2€ proposé par Cynthia. J'aime beaucoup cette collection qui permet de découvrir des auteurs, sans se lancer directement dans de gros romans... Et je n'aurai aucune difficulté à relever ce challenge puisqu'il n'y a pas de quota à lire, qu'on peut n'en lire qu'un et que donc, je peux considérer que le défi est relevé! Même si j'en lirai d'autres!

 

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