En ce moment, je choisis la majorité de mes lectures après avoir lu des billets enthousiastes sur la blogosphère. Mais lors d'une de mes récentes virées en librairie, ce livre a aussitôt attiré mon retard. Non seulement, le titre a retenu mon attention pour tout l'univers glauque qu'il laissait deviner mais la première de découvertire ne m'a pas laissée indifférente non plus. Une étrange poupée à la fois triste et souriante. La quatrième de couverture qui m'a aussitôt fait penser à Thierry Jonquet a achevé de me convaincre.
L'histoire :
Lorsque la gendarmerie sonne un samedi matin chez les Darget, elle sait que cette fois, tout est fini. Simon est emmené et il ne rentrera plus à la maison. Elle, c'est madame Darget, une honnête mère de famille, mariée à Simon depuis 16 ans. Simon, c'est le monstre avec qui elle partage sa vie, ce monstre qui vient d'assassiner sauvagement la jeune Sonia mais qui cette fois ne s'en sortira pas. Lorsqu'elle a épousé Simon, elle y croyait à peine, elle si insignifiante, lui, si beau, convoité par toutes. Elle l'aime tellement qu'elle fait tout pour être l'épouse parfaite. Les événements étranges s'enchaînent : Simon est accusé de harcèlement sexuel par ses collègues, il se brouille avec son meilleur ami après que la petite amie de celui-ci l'ait accusé d'avoir tenté de la violer. Mais Simon a toujours de bonnes excuses, il est beau, les femmes ne supportent pas qu'il se refuse à elles. AInsi, les déménagements se succèdent, mais sa femme ne semble pas comprendre... Elle vit dans l'illusion, elle souhaite maintenir son couple pour son propre équilibre et celui de ses enfants, pourtant au fond d'elle, elle sait depuis toujours.
Mon avis sur ce livre est plutôt mitigé. J'ai aimé la construction du roman qui alterne les souvenirs de la narratrice ( c'est Madame Darget qui raconte son histoire ) et le déroulement du procès. J'ai aimé l'intrigue, l'idée était audacieuse, certains passages sont glauques comme je les aime, et lire la déchéance de ce couple en apparence si ordinaire a quelque chose de voyeur que j'ai apprécié. Pourtant le personnage m'a horripilé. C'était sans doute le but recherché... Combien de fois j'ai eu envie de secouer cette femme si naïve en lui montrant que tout est là sous ses yeux. Ne serait-ce que dans son comportement par rapport au sexe, Simon apparaît comme un pervers, il l'insulte, la violente, et l'humilie sans arrêt, lui imposant en plus son haleine chargée d'alcool. Et elle subit en serrant les dents, résignée à accomplir son devoir conjugual.
Mais là où j'ai vraiment été gênée, c'est dans le style. Si l'histoire se lit vite et rapidement, je l'ai trouvée vraiment mal écrite. Et là, je me suis aperçue qu'on est bien loin du maître Jonquet! L'auteur a voulu imiter le style d'une femme peu instruite, qui se préoccupe davantage de ménage et de sauté de veau que de culture. Pour preuve, Claire Chazal est son modèle en matière de tenue vestimentaire... Souvent, j'ai trouvé cela très caricatural, elle va même jusqu'à prodiguer des conseils à la lectrice sur la tenue d'une maison et sur la manière de satisfaire son homme... Horripilant, oui. Et là où l'on touche le fond, c'est lorsqu'on s'aperçoit que madame est raciste. Finalement, je l'ai trouvée presque aussi horrible que son mari. D'ailleurs son attitude tout au long du procès est dérangeante, elle se fait passer pour une victime de son mari ( ce qu'elle est sans aucun doute ) alors que depuis le début, elle aurait pu le dénoncer. Ce qu'elle n'a pas fait pour maintenir son propre bonheur.
Vous l'aurez compris, ce roman ne m'a pas laissée indifférente, il a su me toucher mais aussi me mettre hors de moi. Rien que pour cela il a gagné son pari de livre...