La lecture du dimanche
Je vous parlais il y a un an de L'amour est à la lettre A du même auteur. J'avais été très déçue par cette lecture alors que le thème abordé avait tout pour me plaire. Aussi, lorsque Suzanne de chez les filles, que je remercie ainsi que les éditions Presses de la Cité, m'a proposé de découvrir le nouveau roman de Paola Calvetti, j'ai saisi cette occasion de lui donner une seconde chance... Et comme Stéphie l'a reçu également, nous avons décidé d'en faire une lecture du dimanche.
L'histoire :
Ce livre est le récit d'une rencontre entre deux femmes. Deux femmes qui ont aimé le même homme. Costanza, celle qui fut sa maîtresse pendant de nombreuses années et Lucrezia, sa fille. Cette dernière découvre, à la mort de son père, l'existence de Costanza. Une boîte contenant de nombreuses lettres d'amour lui révèle la double vie que menait son père. Aussitôt Lucrezia prend contact avec cette femme qu'elle souhaite absolument rencontrer pour en savoir plus sur cette histoire, mais aussi sur son père qui n'a jamais rien laissé soupçonner à sa famille. D'abord timides, les confidences se font de plus en plus intimes et la jalousie s'efface peu à peu.
Voilà un résumé qui, comme celui de L'amour est à la lettre A, laissait présager un beau roman. Une histoire d'amour illégitime, mais néanmoins passionnée et surtout un roman épistolaire... Exactement ce que j'aime sauf qu'une nouvelle fois, le charme n'a pas opéré...
L'histoire d'amour, tout d'abord, ne m'a pas vraiment touchée, sauf peut-être dans les toutes dernières pages du roman. Je suis restée insensible aux états d'âmes de cette grand-mère de 74 ans qui ouvre son coeur à la fille de celui qui fut son amant. Tous deux étaient mariés, avaient des enfants, et malgré plusieurs tentatives de séparation, leurs chemins se sont sans cesse croisés, l'art, et notamment la musique, étant un lien entre eux deux. Beaucoup de réflexions sur la musique viennent se greffer au récit de Costanza, et je n'ai pas accroché. Cela me rappelle un peu les nombreux détails architecturaux du premier roman qui m'avaient aussi ennuyée. Et puis, cette histoire, je n'y ai pas cru non plus. Fossé des générations peut-être? Toujours est-il que j'ai du mal à envisager qu'une dame de 74 ans lise à la fille de son ancien amant les lettres qu'elle lui écrivait, et évoque même leur sexualité. Qu'elle confie cela à sa meilleure amie, c'est une chose, mais à Lucrezia qu'elle ne connaît pas, c'en est une autre!
La construction du roman maintenant. Je m'attendais à des lettres. C'est en fait une seule très longue lettre que Costanza écrit à son amie Graziella. Dans cette longue lettre, un mélange entre le récit du week-end passé avec Lucrezia, la retranscription de certains de leurs dialogues, l'ajout de certaines des lettres échangées entre Costanza et son amant et des réflexions sur cette époque. Une longue lettre, par ailleurs, découpée en plusieurs chapitres. Bref, cela donne un ensemble un peu fouillis, et j'ai parfois eu du mal à identifier qui parlait à qui... Là encore, une déception pour moi qui aime tant les romans épistolaires... Malgré tout, je suis allée au bout de cette lecture, puisque le roman est très court et se lit vite et j'ai bien fait, puisque ce sont les dernières pages qui m'ont le plus plu.
Voyons maintenant ce que Stéphie en a pensé...