Arthur Ténor est un auteur jeunesse que j'apprécie beaucoup. J'avais particulièrement aimé Il s'appelait le soldat inconnu, je voulais donc lire un autre titre sur la guerre. Il ne s'agit pas ici de la première guerre mais de la seconde, une période qui m'intéresse beaucoup.
L'histoire :
Rémy Langevin vit seul avec sa mère à Paris. Nous sommes en mai 1940, et son père est au front. Confiant et fier de ce dernier, il suit avec attention l'évolution des troupes dans les Ardennes. Aussi lorsque la terrible nouvelle tombe, c'est tout son univers qui s'écroule. Sa mère, ivre de chagrin se range du côté de Pétain qui a signé un accord avec l'Allemagne. Mais Rémy qui a entendu l'appel du général de Gaulle sent bien qu'il faut continuer le combat. Avec son ami François, ils décident alors d'entrer en résistance. Cela commence presque comme un jeu, il s'agit seulement de faire quelques grimaces aux soldats SS. Malheureusement, la route des enfants croise celle d'Otto Krenz, lieutement SS, avide de pouvoir et prêt à tout pour les écraser. Manipulations, vengeances, les jeunes garçons s'engouffrent dans une voie qui les ménera tout droit vers une issue tragique...
Arthur Ténor nous sert une nouvelle fois un récit juste et touchant. Deux points de vue s'alternent tout au long du roman. Celui de Rémy d'abord, un jeune adolescent pris dans des événements qui le dépassent un peu. Du haut de ses douze ans, il ne mesure pas vraiment la portée de ses actes et se met involontairement en danger. J'ai particulièrement apprécié la présence d'élements tragiques dans ce roman. Certes, c'est un roman pour adolescents, mais je trouve qu'il est important aussi de leur montrer la réalité de la guerre, de ne pas enjoliver les choses, ce qui est très bien fait ici. D'ailleurs, l'autre point de vue, celui d'Otto Krenz apporte lui aussi une dose de crédibilité à l'histoire. Suivre un lieutenant nazi n'est pas courant dans un récit pour la jeunesse, mais encore une fois, je trouve que cela permet de mettre en évidence la mentalité qui leur était si particulière, cette cruauté, cette volonté de nuire. Idée renforcée ici par le fait qu'il s'en prenne à un enfant, une proie si facile.
Par contre, si l'éditeur conseille ce roman à partir de douze ans, je pense qu'il serait plus judicieux de le conseiller à partir de 14 ans. Il nécessite tout de même quelques connaissances historiques pour éviter toute possibilité de contresens. Et la seconde guerre mondiale n'est abordée qu'en classe de troisième.
Bref, un très beau roman qui mêle des personnages attachants à une période historique passionnante.