La lecture du dimanche
Ce dimanche encore, Stéphie a choisi de me rejoindre dans ma découverte des titres autour de la première guerre mondiale. On peut dire que les titres jeunesse sur ce thème ne manquent pas, et qu'ils généralement de très bonne qualité. Alors qu'en est-il de ce nouveau titre?
Adèle a presque quatorze ans quand elle commence à écrire son journal. Nous sommes en juillet 1914, et cela ne fait plus aucun doute : la guerre va bientôt éclater. Adèle voit partir ses deux frères Eugène et Paul, ainsi que de nombreux hommes du village. La jeune fille rêve de devenir institutrice, mais pour le moment, son père ne veut plus qu'elle aille à l'école : il y a bien trop de travail à la ferme, entre la moisson, les vendanges, les bêtes ... Les journées sont bien occupées et sont rythmées par l'attente du courrier et les terribles annonces...Adèle s'inquiète : ses frères reviendront-ils vivants de cette guerre qui semble ne plus vouloir s'arrêter?
Voilà de nouveau une lecture fort intéressante, présentée cette fois du point de vue d'une jeune fille qui se trouve à l'arrière et sous la forme d'un journal intime. L'horreur des tranchées est peu présente, si ce n'est par les récits de son frère Paul lors de ses permissions. Pourtant, l'enfer de la guerre n'en est pas moins présent au travers des nombreux drames familiaux qui frappent le village chaque jour : des hommes mobilisés, des familles déchirés, des hommes blessés qu'on ne reconnaît plus. Des morts qui n'ont même pas de tombe sur laquelle aller se recueillir.
C'est un récit touchant que nous offre Paule du Bouchet, le témoignage d'une enfant qui grandit : en effet, le récit prend fin avec la guerre en 1918, et Adèle vient d'avoir dix-huit ans. Une enfant qui a mûri plus vite que les autres, contrainte de travailler auprès des siens, mais qui continue à croire en ses rêves, malgré l'adversité. En effet, elle n'abandonne jamais son projet de devenir institutrice et lorsque son père accepte qu'elle retourne à l'école, elle n'hésite pas à faire cinq kilomètres à pieds pour y aller chaque matin, et autant pour rentrer le soir. Elle se lève très tôt le matin pour accomplir les tâches de la ferme avant de partir. Une belle leçon de courage pour nos jeunes lecteurs!
Et Stéphie, qu'en a-t-elle pensé?