J'ai souvent demandé au petit Jésus que mon papa ne boive plus et qu'il ne tue pas maman.
Le papa de Jean-Louis est médecin, mais un médecin pas comme les autres... Il ne demande pas d'argent à ses patients, préférant être payé en nature : un petit verre. Il répare ses souliers avec des caoutchoucs de bocaux, s'habille mal mais ses patients l'apprécient pour sa simplicité. Il rentre souvent très fatigué à la maison, comprenez ivre.
Sujet difficile à aborder que celui de l'alcoolisme d'un parent. Dans ce livre, Jean- Louis Fournier dresse le portrait de son père avec les yeux de l'enfant qu'il était. Une succession de petits tableaux tous plus touchants les uns que les autres. Jean- Louis Fournier ne juge pas son père. Au contraire, ce livre fait même (sou)rire à plusieurs reprises. Mais au fond, c'est aussi une histoire profondément tragique, celle d'une famille qui souffre et surtout celle d'un enfant. Un enfant, qui devenu adulte, souhaite rendre hommage à ce père perdu trop tôt, que malgré tout, il porte dans son coeur. Et qui tente d'adoucir sa souffrance par le biais de l'humour.
Un livre à déguster en une bouchée, court mais efficace.
Quelques extraits :
Ses malades, ils étaient intimidés par les docteurs distingués, bien rasés. Ils préféraient papa, avec ses vieux costumes et ses élastiques au bout de ses souliers, même quand il tenait plus debout et qu'il était obligé de se tenir au lit du malade pour pas se casser la figure.
Pour papa, il y a pas eu de miracle à Lourdes. Il a jamais arrêté de boire.
Papa, il s'est soigné, mais il arrivait quand même à se sauver du sanatorium. Il partait en pantoufles dans la neige, pour aller boire un coup au seul café du village. Ses poumons étaient peut-être en train de guérir, pas sa vraie maladie.