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19 septembre 2010 7 19 /09 /septembre /2010 23:00

La lecture du dimanche

 

Je poursuis ma découverte des titres de la rentrée littéraire avec cette fois, un roman paru aux éditions Albin Michel que je remercie pour l'envoi. Tony Cartano n'en est pas à son premier roman mais il signe ici une oeuvre autobiographique. Stephie ayant également ce titre sur sa PAL, nous avons décidé d'en faire une lecture du dimanche.

 

 

 

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L'histoire :

 

Tony Cartano tente de reconstituer l'histoire de son père. Lors de la victoire de Franco en 1939, ce dernier a rejoint les frontières françaises. Il a laissé en Espagne son épouse Andrea et sa fille Carmen. Bien décidé à tourner la page, il a refait sa vie en France, mais n'a jamais pu épouser la mère d'Anthony car Franco a annulé toutes les procédures de divorce. Mêlant les informations qu'il a pu obtenir de son père et ses souvenirs d'enfance, Tony Cartano trace le parcours d'un homme dont l'histoire est étroitement liée à l'Histoire de son pays.

 

J'ai eu énormément de mal à entrer dans ce roman... Pourtant, ce n'est pas le roman qui est en cause. Mon manque de connaissance à propos de la guerre civile en Espagne dans les années 30 a fait que je suis complètement passée à côté de ce livre! Je n'irai pas jusqu'à dire que je n'ai rien compris, mais de nombreux passages m'ont paru obscurs, j'ai vraiment ressenti ce manque de références culturelles. Par ailleurs, l'auteur ne suit pas l'ordre chronologique des événements mais alterne plusieurs époques, ce qui a eu pour effet de brouiller encore un peu plus les repères. L'écriture est fragmentaire et demande un effort de concentration auquel je ne suis pas parvenue... Sans doute qu'avec davantage d'explications historiques, j'aurais apprécié ce livre, car une chose est certaine, c'est qu'il est plutôt bien écrit. Certains passages m'ont d'ailleurs beaucoup touchée, lorsqu'il évoque par exemple, comment son nom est un "vrai faux nom" : lors du passage à la frontière, il a été mal orthographié et Cartana est devenu Cartano. L'auteur mène d'ailleurs tout au long du roman une réflexion sur l'identité et sur la manière dont un enfant se construit sur les souvenirs familiaux... Dommage que je sois passée à côté, il m'aura néanmoins donné envie de me renseigner sur ce pan de l'histoire qui ne m'est pas familier....

 

Allons voir maintenant ce que Stéphie en a pensé! Espèrons qu'elle soit plus enthousiaste que moi!

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27 juillet 2010 2 27 /07 /juillet /2010 18:21

J'ai découvert Joyce Carol Oates l'année dernière peu de temps après avoir ouvert ce blog. j'avais lu deux de ses titres avec beaucoup d'intérêt et n'avais pas l'intention d'en rester là. Je suis tombée sur Reflets en eau trouble lors du salon du Livre à Paris, je ne connaissais pas ce titre, mais le résumé sur la quatrième de couverture a réussi à me convaincre très rapidement!

 

 

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L'histoire :

 

Kelly Kelleher n'aurait jamais imaginé faire la rencontre du Sénateur lorsqu'elle s'est rendue chez son amie Buffy St John pour les festivités du 4 juillet. Mais très rapidement, ils ont sympathisé et lorsqu'il lui a proposé de quitter, en sa compagnie, l'île où réside son amie, elle a accepté avec joie. Mais il faut rejoindre rapidement l'embarcadère pour la dernière navette, le Sénateur a consommé beaucoup d'alcool, il est très sûr de lui au volant de sa grosse Toyota, il prend une route qu'il pense être un raccourci mais qui les mène droit au milieu des marais. Et au détour d'un virage, c'est le drame, il perd le contrôle et la voiture sombre dans une eau noire. Le Sénateur parvient à s'extirper rapidement du véhicule, mais Kelly reste bloquée, sans que personne ne lui vienne en aide...

 

Ce roman s'inspire d'un fait réel, l'accident de Chappaquiddick qui impliqua le Sénateur Ted Kennedy en 1969. Ce dernier, après l'accident, revint sur les lieux de la fête pour trouver de l'aide mais refusa de prévenir les autorités. Ces dernières furent prévenues le lendemain par des pêcheurs qui découvrirent le véhicule. Il fut établi que Mary Jo Kopechne aurait pu être sauvée puisqu'elle avait tenu grâce à une poche d'air. Avouez que ce roman a de quoi allécher, et pourtant, j'ai été fortement déçue! Au point que j'en avais même abandonné la lecture avant de m'y remettre quand même me disant que peut-être je passais à côté de quelque chose. Eh bien non. En fait, c'est la construction du roman que je n'ai pas apprécié. L'accident a lieu dès le premier chapitre, et le lecteur se trouve ainsi plongé avec Kelly au fond de cette eau sale et sombre, partageant ainsi ses souvenirs et ses pensées ; ses amis, sa famille, sa rencontre avec le Sénateur et surtout l'espoir auquel elle s'accroche : le Sénateur va forcément venir la sauver. Seulement, rien n'est organisé : alors me direz-vous, c'est sans doute normal, la jeune femme est paniquée, et l'auteur tente de rendre cette panique. Sauf que du coup, la pauvre fille meurt bien trois ou quatre fois... On lit par exemple à la fin du chapitre 25 : " Et l'eau noire lui emplit les poumons et elle mourut" mais dès le chapitre suivant, on replonge dans les pensées de la jeune femme. J'ai vraiment eu l'impression que l'auteur faisait tout pour étirer au maximum un événement qui n'a duré finalement que quelques minutes, et au final, cela donne quelque chose d'assez brouillon, et surtout de très répétitif. Par ailleurs, je m'attendais à lire la réaction des gens, la manière dont le Sénateur tenterait de se disculper puisque ces événements ont provoqué un véritable scandale, je m'attendais à une réflexion sur la justice et la puissance des grands de ce monde. Mais non, rien... Dommage, Joyce Carol Oates tenait pourtant un excellent sujet... Cela ne m'empêchera pas de la relire puisque j'avais apprécié deux autres de ses titres :

 

Nous étions les Mulvaney

Viol, une histoire d'amour

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20 juin 2010 7 20 /06 /juin /2010 19:00

La lecture du dimanche

 

Je vous parlais il y a un an de L'amour est à la lettre A du même auteur. J'avais été très déçue par cette lecture alors que le thème abordé avait tout pour me plaire. Aussi, lorsque Suzanne de chez les filles, que je remercie ainsi que les éditions Presses de la Cité, m'a proposé de découvrir le nouveau roman de Paola Calvetti, j'ai saisi cette occasion de lui donner une seconde chance... Et comme Stéphie l'a reçu également, nous avons décidé d'en faire une lecture du dimanche.

 

 

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L'histoire :

 

Ce livre est le récit d'une rencontre entre deux femmes. Deux femmes qui ont aimé le même homme. Costanza, celle qui fut sa maîtresse pendant de nombreuses années et Lucrezia, sa fille. Cette dernière découvre, à la mort de son père, l'existence de Costanza. Une boîte contenant de nombreuses lettres d'amour lui révèle la double vie que menait son père. Aussitôt Lucrezia prend contact avec cette femme qu'elle souhaite absolument rencontrer pour en savoir plus sur cette histoire, mais aussi sur son père qui n'a jamais rien laissé soupçonner à sa famille. D'abord timides, les confidences se font de plus en plus intimes et la jalousie s'efface peu à peu.

 

Voilà un résumé qui, comme celui de L'amour est à la lettre A, laissait présager un beau roman. Une histoire d'amour illégitime, mais néanmoins passionnée et surtout un roman épistolaire... Exactement ce que j'aime sauf qu'une nouvelle fois, le charme n'a pas opéré...

L'histoire d'amour, tout d'abord, ne m'a pas vraiment touchée, sauf peut-être dans les toutes dernières pages du roman. Je suis restée insensible aux états d'âmes de cette grand-mère de 74 ans qui ouvre son coeur à la fille de celui qui fut son amant. Tous deux étaient mariés, avaient des enfants, et malgré plusieurs tentatives de séparation, leurs chemins se sont sans cesse croisés, l'art, et notamment la musique, étant un lien entre eux deux. Beaucoup de réflexions sur la musique viennent se greffer au récit de Costanza, et je n'ai pas accroché. Cela me rappelle un peu les nombreux détails architecturaux du premier roman qui m'avaient aussi ennuyée. Et puis, cette histoire, je n'y ai pas cru non plus. Fossé des générations peut-être? Toujours est-il que j'ai du mal à envisager qu'une dame de 74 ans lise à la fille de son ancien amant les lettres qu'elle lui écrivait, et évoque même leur sexualité. Qu'elle confie cela à sa meilleure amie, c'est une chose, mais à Lucrezia qu'elle ne connaît pas, c'en est une autre!

La construction du roman maintenant. Je m'attendais à des lettres. C'est en fait une seule très longue lettre que Costanza écrit à son amie Graziella. Dans cette longue lettre, un mélange entre le récit du week-end passé avec Lucrezia, la retranscription de certains de leurs dialogues, l'ajout de certaines des lettres échangées entre Costanza et son amant et des réflexions sur cette époque. Une longue lettre, par ailleurs, découpée en plusieurs chapitres. Bref, cela donne un ensemble un peu fouillis, et j'ai parfois eu du mal à identifier qui parlait à qui... Là encore, une déception pour moi qui aime tant les romans épistolaires... Malgré tout, je suis allée au bout de cette lecture, puisque le roman est très court et se lit vite et j'ai bien fait, puisque ce sont les dernières pages qui m'ont le plus plu.

 

Voyons maintenant ce que Stéphie en a pensé...

 

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16 mai 2010 7 16 /05 /mai /2010 09:22

La lecture du dimanche

 

Une fois n'est pas coutume : nous avons choisi aujourd'hui de vous parler d'un livre de "chick-lit". Cela ne correspond pas vraiment à mes habitudes de lecture, mais lorsque Camille des éditions Lafon ( que je remercie ) m'a proposé de découvrir ce titre, je me suis dit "après tout, pourquoi pas un peu de légèreté?"

 

 

Image hébergée par servimg.comL'histoire :

 

C'est la rentrée à l'université de Dexter, et les premières années participent à la journée d'orientation, qui est l'occasion de faire connaissance. Très vite, un petit groupe se forme autour de Shipley, la "bombe" de l'équipe. Blonde, bien foutue, elle conduit une grosse mercedes et semble encore bien naïve ( mais rassurez-vous, ça ne va pas durer...). Elle partage sa chambre avec Eliza, qui bien sûr voit d'un mauvais oeil cette voisine si parfaite. Du côté des garçons, il y a Tom, le "beau gosse" qui fera un petit ami parfait pour Shipley et Nick, qui avec son côté hippie initiera tout ce petit monde à la fumette...

 

Décidément, ce genre de livre n'est absolument pas fait pour moi... et je trouve le titre vraiment mal choisi. Quelque chose comme "Sexe, drogue et autres traces de vomi" aurait été plus seyant. Oui, parce que le Glam, je le cherche toujours. Alors, certes, il est question de dépeindre dans ce livre les étudiants américains et leur goût pour la débauche... Mais, quand même, on tombe ici franchement dans la caricature...J'ai eu la sensation que l'auteur voulait choquer mais en même temps qu'elle n'assumait pas totalement. Alors, oui, la drogue et ses effets sont évoqués en long, en large et en travers, mais dès qu'il est question de sexe, c'est soudain beaucoup plus sage. Néanmoins, j'ai lu ce livre jusqu'au bout, et même assez facilement parce qu'il est clair que ça se lit tout seul. Mais, en plus du fond, la forme m'a souvent écorché les yeux... Oui, parce que plus c'est vulgaire, mieux c'est voyez-vous... et là aussi, je cherche toujours le glam. Et je ne peux m'empêcher de penser à ce pauvre chaton qui a envie de "chier" et qui "se lèche le trou de balle".

 

Bon, vous l'aurez compris, je n'ai pas apprécié cette lecture... mais une question me chagrine. A quel public se destine-t-il? Parce qu'il est clair que j'ai passé l'âge pour ce genre de lecture, ce qui explique ma déception. Néanmoins, je ne le mettrais pas dans les mains d'adolescents alors que le titre et la couverture visent clairement un public de teenagers...

 

Il me tarde maintenant de lire l'avis de Stéphie, même si j'ai déjà cru comprendre qu'elle n'en pensait pas moins...

 

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28 avril 2010 3 28 /04 /avril /2010 17:06

J'avais lu plusieurs billets sur ce livre qui m'avaient donné envie de le découvrir pour son sujet difficile et touchant. Alors lorsque Suzanne de Chez-les-filles a proposé de me l'envoyer, je n'ai pas hésité une seconde. Je la remercie d'ailleurs, ainsi que les éditions du Seuil pour cet envoi.

 

 

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L'histoire :

 

C'est une grossesse bien difficile qu'a vécue Maria. D'abord, parce qu'elle a quarante-deux ans et qu'il s'agit donc d'une grossesse à risques. Mais aussi, parce que le père de l'enfant l'a quittée et l'a laissée vivre seule un moment qui doit se vivre à deux. Tout partait donc de travers, et pour boucler la boucle, Maria a accouché d'une grande prématurée. Irène est donc placée dans une couveuse et les médecins sont incapables de se prononcer : Irène peut mourir, Irène peut vivre. Elle peut aussi vivre tout en gardant des séquelles. Maria attend donc, que ce temps suspendu, reprenne son cours et lui apporte une réponse.

 

Voilà un thème difficile à aborder, et même si, moi-même, je ne suis pas encore maman, je suis souvent touchée lorsque je lis le récit de la douleur d'une mère. Pourtant, ici, ça n'a pas vraiment été le cas. On craint toujours avec ce genre d'histoire de sombrer dans un côté larmoyant... et bien j'ai trouvé cette fois que cela manquait de larmes.  Certains passages ont su me faire ressentir une pointe de compassion pour cette maman, mais dans l'ensemble, je l'ai trouvée peu crédible... Maria se réfugie dans son travail de professeur pour combler l'attente. C'est sans doute très sain comme réaction et ça lui permet -avec quelques joints - de ne pas sombrer dans la folie. Mais est-ce humain? En fait, je me suis demandée tout au long de ma lecture s'il était possible qu'une maman réagisse de cette manière dans une telle situation...Bref, vous l'aurez compris, ce roman, même si la lecture n'en a pas été désagrèable, ne m'a pas convaincue, mais il trouvera sans doute écho chez d'autres lectrices...

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21 février 2010 7 21 /02 /février /2010 09:30
La lecture du dimanche

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Après l'expérience un peu folle, mais surtout très agréable d'hier, retour au calme et aux bonnes habitudes avec une lecture du dimanche so british. Nous vous proposons aujourd'hui un court roman écrit à quatre mains par deux auteurs qui ont la côte actuellement sur la blogosphère et autour desquels les challenges se multiplient.

Image hébergée par servimg.comL'histoire :

Nouveau-né, le jeune Walter avait été placé dans à l'Hospice des Enfants Trouvés mais sa mère l'avait récupéré quelques années plus tard. A la mort de celle-ci, Walter Wilding, vingt-cinq ans hérite d'une grande fortune et devient le propriétaire d'une maison de commerce dans laquelle on négocie le vin. Mais lorsqu'il décide de prendre à son service une femme de chambre du nom de Mme Goldstraw, tout bascule. Cette dernière a travaillé à l'Hospice et lui apprend qu'il n'est pas le vrai Walter. On l'a appelé ainsi, une fois le vrai Walter adopté, considérant que ce nom était de nouveau disponible. Effondré, Walter a alors la terrible sensation d'être un usurpateur et veut absolument retrouver le fils légitime à qui revient l'héritage.

Après un prologue très prometteur se déroulant à l'orphelinat, j'avoue avoir rapidement déchanté... En effet, je me suis beaucoup ennuyée dans les premières pages, puis mon intérêt a repris pour rechuter ensuite. En fait, j'ai éprouvé cette sensation de yo-yo tout au long de ce roman... Les auteurs nous mènent sur une piste intéressante pour l'abandonner soudainement sans prévenir... Par exemple, dans les premières pages qui suivent le prologue, on assiste à une discussion entre Walter et Bintrey, son homme de loi autour du commerce. Cette partie m'a semblé très longue et plutôt inutile pour la suite. Mais l'arrivée de la femme de charge et ses révélations a ravivé ma curiosité. Je me suis dit que cette fois l'histoire allait vraiment démarrer pour apprendre quelques pages plus loin la disparition de Walter. La deuxième partie du livre se consacre donc à d'autres personnages et à une autre intrigue. Certes il y a un lien entre tous ces gens, mais que j'ai trouvé dans l'ensemble peu crédible. Tout au long du livre, les coïncidences s'accumulent et on finit par ne plus y croire... Ce court roman est donc une déception pour moi, même si certains passages sont plaisants. Ils semblerait que l'écriture à quatre mains ait desservi Charles Dickens et Wilkie Collins... J'ai hâte de lire ce que
Stephie en a pensé!

Je remercie néanmoins
BOB et les éditions du Masque pour cette découverte qui me permet d'honorer plusieurs challenges :

http://img.over-blog.com/260x260/1/14/42/38/Divers/Divers/Challenge-Dickens.jpg
 http://a34.idata.over-blog.com/300x227/1/33/87/02/Images-6/EnglishClassicsMaxi-copie-1.jpg

 

 

Le challenge Dickens proposé par Isil qui consiste à lire une oeuvre de l'auteur pour fêter le 198è anniversaire de sa naissance et le challenge English classics proposé par Karine pour lequel il faut lire deux grands classiques de la littérature anglaise. Et bien sûr le défi des classiques de Marie L.

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11 février 2010 4 11 /02 /février /2010 11:51

Lorsque Livraddict a proposé il y a quelques semaines un partenariat un peu particulier autour de ce livre, j'ai été séduite immédiatement par l'idée. Il s'agissait de lire le livre, d'en discuter ensuite sur le forum et de clore cette aventure par une discussion avec l'auteur.

Image hébergée par servimg.comL'histoire :

Frédéric Carloni, un journaliste, est retrouvé assassiné au beau milieu de Pigalle. Aucun doute, il s'agit d'une affaire sensible. En effet, le journaliste avait fait publié un article le matin même et travaillait sur un livre afin de dénoncer les manipulations d'un grand groupe télévisuel. L'enquête est donc confiée aux spécialistes de la crim' : l'équipe du commissaire Delajoie au 36, quai des Orfèvres, siège de la direction de la police judiciaire à Paris. En effet, les meurtres s'enchaînent, tous plus violents les uns que les autres, et il semble que quelqu'un soit bien décidé à procéder à un grand nettoyage afin de faire taire tout ce beau monde. L'enquête s'annonce difficile...

Voilà un roman d'un genre bien nouveau... et je dois avouer que mon avis est très partagé. J'ai presque envie de dire que j'ai adoré et detesté à la fois... Etrange, n'est-ce pas? Je n'ai pas l'habitude de ressentir des émotions aussi contradictoires face à un livre et je vais tenter de m'en expliquer. Ce que j'ai adoré d'abord : l'enquête et la manière dont elle est résolue. Le lecteur est plongé dans les bureaux de la crim', un lieu presque mythique, on sent que l'auteur s'est beaucoup renseigné et qu'il maîtrise son sujet. Les rouages de l'enquête nous sont dévoilés de manière précise et très intéressante. L'enquête en elle-même est très bien construite, et l'ensemble est mené d'une main de maître. Bref, ça tient la route, et la fin est particulièrement brillante : on ne voit vraiment rien venir! Vraiment un très bon polar! Mais alors, me direz-vous? Eh bien, il s'agit d'un polar certes, mais un peu particulier. Je me permets de reprendre les propos de l'éditeur qui sont très clairs : "Il se situe aux lisières du documentaire et du roman, et, de ce fait, peut apparaître comme un essai. Chaque opus est articulé autour d'une thématique précise. Il s'agit, dans ce premier tome, d'évoquer plus spécifiquement la relation entre marketing télévisuel et commerce de masse." Voilà un concept bien intéressant. Cependant, je n'ai pas accroché du tout à cet aspect du roman et ce, pour plusieurs raisons. D'abord, parce que la première et la quatrième de couverture ne laissent absolument pas transparaître cet aspect du livre. J'ai eu un peu la sensation d'être "trompée". On s'attend à un bon polar, je cite le résumé : "Une quête de vérité, semée de morts et de fantômes, où la violence des crimes se heurtera à la brutalité ordinaire du quotidien, où les évidences se transformeront rapidement en leurres." Mais rien ne laisse présager ces nombreux chapitres documentaires. Et là, j'ai envie de dire : trop, c'est trop! J'ai parfois eu l'impression de lire une encyclopédie... Certes, j'ai beaucoup à apprendre en matière d'économie et de techniques publicitaires, mais là, je me suis sentie un peu étouffée. Et c'est vraiment dommage car les sujets abordés n'étaient pas dénués d'intérêt. Seulement j'ai eu l'impression que l'auteur faisait dans la surenchère, voulant nous servir dix pages là où deux aurait suffi...

Vous le voyez, mon avis est un peu comme un grand écart... mais il faut reconnaître que l'auteur a du talent, celui notamment de susciter la curiosité de son lecteur, car malgré ces réticences, les dernières pages du roman ont su me donner envie de lire le prochain tome afin d'en savoir plus sur le commissaire Delajoie, un personnage que j'ai adoré tant il est complexe... Et puis, pour le prochain, au moins, je serai prévenue...

Je remercie donc
Livraddict et L'autre éditions pour cette aventure très enrichissante.

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28 janvier 2010 4 28 /01 /janvier /2010 19:47

J'avais prévu de vous parler de L'avare de Molière pour cette troisième session du challenge J'aime les classiques, mais ce que je n'avais pas prévu, c'est que le mois de janvier allait passer aussi vite... Et je me suis souvenue que j'avais dans ma bibliothèque cette nouvelle très courte écrite par Gustave Flaubert et publiée en 1877 avec deux autres nouvelles sous le titre Trois contes. Je me suis donc lancée dans cette lecture.

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L'histoire :

Cette nouvelle raconte la vie de Félicité, une fille de campagne devenue servante. Et le moins que l'on puisse dire, c'est que son nom a été mal choisi. Orpheline très jeune, elle est recueillie dans une ferme où on la maltraite. Elle travaillera ensuite dans une autre exploitation avant d'entrer au service de Madame Aubain. Malheureusement, le malheur la poursuit chaque fois qu'elle s'attache à quelqu'un : d'abord éconduite par Théodore qui lui avait promis le mariage, son neveu chéri la quitte pour prendre la mer, la fille de Madame Aubain tombe gravement malade... Puis il y a Loulou, le perroquet qu'elle fait empailler et qu'elle prend pour le Saint-Esprit, signe que le sien ne l'est plus tout à fait...

D'abord, je dois vous faire un aveu qui risque d'en horrifier plus d'un... Je n'ai jamais lu un seul roman de Flaubert... Ce n'est pourtant pas faute d'avoir essayé avec Madame Bovary. Mais chaque fois, il m'est tombé des mains. C'est d'ailleurs pour cela que j'avais acheté ce livre, qui a d'ailleurs plutôt le format d'un fasicule, dans le but de parfaire ma culture et de pouvoir dire que, oui, j'ai lu Flaubert. Hum... ça c'était il y a quelques années déjà, et il a fallu le défi de Marie L. pour que je l'ouvre enfin.

Eh bien maintenant que je l'ai refermé, je ne suis guère plus avancée... Autant le dire tout de suite, je n'ai pas aimé. Alors, bon, dire qu'on n'a pas aimé le dernier roman à la mode, ce n'est déjà pas facile, mais dire qu'on n'a pas aimé Flaubert, j'avoue que j'étais assez embarrassée à l'idée d'écrire ce billet. Et puis je me suis dit "assume". Comme je dis souvent à mes élèves, on n'a le droit de ne pas aimer un livre, ce qui est intéressant, c'est de savoir pourquoi. Et là, je sens que vous m'attendez au tournant...  donc je vais essayer de vous expliquer ce qui m'a déplu.

C'est simple, il s'agit d'une nouvelle. Autant dire que ce livre partait donc avec un handicap... puisque les nouvelles et moi ne faisons pas souvent bon ménage. Je les trouve généralement frustrante car on n'a pas vraiment le temps de s'attacher au personnage et de creuser leur portrait. C'est exactement ce que j'ai ressenti ici. La nouvelle conte le destin de Félicité mais je n'ai pas ressenti grand-chose pour ce personnage... Certes, les malheurs s'enchaînent, mais aucun d'eux n'est véritablement approfondi, les états d'âme du personnage restent superficiels et je n'ai pas réussi à éprouver de la compassion. Je crois tout simplement que je ne l'ai pas trouvé crédible. Pourtant Félicité est largement inspirée de Julie qui a servi la famille Flaubert pendant cinquante ans, elle aussi. D'ailleurs, j'ai apprécié davantage le personnage de Madame Aubain, qui affronte elle aussi de nombreux malheurs : la perte de son mari d'abord, puis celle de sa fille Virginie. Mais là encore, cette figure est survolée...
Toujours concernant les personnages, je les ai trouvés trop nombreux. Une nouvelle est censée aller à l'essentiel. Dans celle-ci, on s'éparpille : des personnages apparaissent au détour d'une page pour disparaître ensuite. Leur présence ne semble pas justifiée, et j'avoue avoir été un peu perdue parfois, au point de devoir revenir en arrière en me demandant : "qui c'est celui-là déjà?". Rien de très agréable donc.

classi10.jpgAlors vais-je arborer le joli logo "j'aime les classiques" après vous avoir montré à quel point je n'avais pas apprécié cette lecture? Oui, bien sûr, il en faut bien plus pour me dégoûter! D'ailleurs, si vous m'y encouragez très fort, je retenterai peut-être l'expérience avec ce cher Gustave... parce que je suis persévérante et qu'on m'a toujours répété que Flaubert, c'est le bien. Alors, selon vous, lequel dois-je lire pour me réconcilier avec cet auteur? L'éducation sentimentale? Salammbô? Madame Bovary? Je me rallierai à la majorité...


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18 janvier 2010 1 18 /01 /janvier /2010 17:48

Je vous parlais la semaine dernière de L'assasin de papa du même auteur et du plaisir que j'avais eu à découvrir ce livre. J'ai lu en parallèle celui-ci, qui ne m'a malheureusement pas laissé une aussi bonne impression.

 

 

Image hébergée par servimg.comL'histoire :

En rentrant chez lui, dans un HLM des Chaumettes, Jésus ( prononcez Réssouss ) assiste à l'agression de Chun, un jeune chinois par une bande de mauvais garçons : les Roxy Band.  Jésus n'en mène pas large mais il ne peut se résigner à ne pas intervenir.  Et c'est en laissant tomber sa pile de livres sur le sol qu'il met les voyous en fuite. Chun le remercie à peine et repart en boîtant. Un peu plus tard, en se rendant à la boulangerie, Jésus croise Ly-Su, la soeur de Chun qui lui confie une boîte. Elle lui explique que c'est cette boîte que voulaient les Roxy et lui demande de la conserver quelques jours sans l'ouvrir. Elle-même ne semble pas savoir ce que contient la mystérieuse boîte... Mais dès le lendemain, les Roxy Band attendent Jésus à la sortie de l'école... et les ennuis commencent...

Ce qui fait l'intérêt du récit, c'est cette fameuse boîte dont tout le monde souhaite s'emparer. Le lecteur, tout comme Jésus le narrateur,  se demande tout au long du livre ce qu'elle peut bien contenir et le suspense est maintenu jusqu'au bout. Mais à part ce mystère, je n'ai pas vraiment accroché à l'histoire : il y a de l'action, certes mais cela se résume bien souvent à des bagarres. De plus,  le narrateur étant le jeune garçon, j'ai eu du mal à accrocher au langage utilisé. Pourtant c'était déjà le cas dans l'assassin de papa et cela ne m'avait pas frappée. J'ai l'impression que l'auteur a voulu mimer ici un parler de banlieue avec plus ou moins de succès. Pour finir, un mot de la fin, je l'ai trouvée peu crédible, déjà par la révélation du contenu de la boîte et de son origine, mais aussi par ce qu'elle devient. Les élèves eux, ont apprécié cette lecture pour son suspense ( ils voulaient tous savoir ce que contenait la boîte ), ses actions ( et là ce sont surtout les garçons qui ont apprécié ) mais aussi pour sa facilité.

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21 décembre 2009 1 21 /12 /décembre /2009 17:32

La fin de l'année approche ainsi que le moment de faire le point sur les lectures de 2009. Or, je viens de m'apercevoir que j'ai omis de vous parler de deux de mes lectures. Je profite donc de cette période bénie de vacances pour rectifier le tir, et éviter de fausser les statistiques annuels!

teule.jpg
L'histoire :

Ma lecture date de septembre, mon résumé ne sera donc pas aussi précis que d'habitude. D'autant plus que je dois avouer que ce livre ne m'a pas laissé un souvenir impérissable... Le lieutenant Pontoise est de garde au commissariat ce soir-là, lorsqu'une femme entre afin de se livrer pour le meurtre de son mari. Meurtre qu'elle a commis dix ans auparavant et qui sera prescrit le lendemain. La police avait conclu au suicide, l'homme étant dépressif et ayant déjà fait plusieurs tentatives, mais la vérité, c'est que sa femme l'avait poussé du onzième étage, épuisée de supporter un mari violent. Prise de remords, elle souhaite désormais payer pour son crime. Mais le lieutenant Pontoise ne l'entend pas de la sorte, il termine son poste dans trois heures et n'a pas envie d'être contraint de rester plus longtemps pour réouvrir un dossier vieux de dix ans. Il tente par tous les moyens de la faire changer d'avis et de gagner du temps...

Il y a quelques mois, je voyais fleurir un peu partout sur la blogosphère des billets sur Jean Teulé. N'ayant jamais rien lu de cet auteur, et n'étant absolument pas tentée par ses écrits biographiques, je me suis intéressée à ce titre après avoir lu un billet enthousiaste de lasardine sur
La ronde des post-it.  Le thème me plaisait et d'ailleurs le début du roman m'a plu également. La situation est cocasse et je me suis attachée au personnage de la femme. Plus elle se confie pour expliquer son meurtre, et plus on a envie de l'excuser. Pourtant, j'ai trouvé l'ensemble peu crédible et le personnage de Pontoise m'a profondément agacée. Il va même jusqu'à enfermer la brave dame avec d'autres dans la cellule de garde à vue pour lui faire passer l'envie d'aller en prison. Mais bien sûr... J'ose espérer que ça ne se passe pas comme ça dans nos commissariats.
Je suis quand même allée au bout de ce livre qui se lit vite puisqu'il est très court. Mais j'ai réussi à m'ennuyer, on traîne, on tourne en rond, et tandis que Pontoise cherche à gagner du temps, j'ai vraiment eu l'impression de perdre le mien. Dommage, il y avait, je pense, de quoi faire un bon livre!


D'autres avis chez Anne, chez les livres de george sand et moi et chez Géraldine.

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