AZILIS
( merci de me faire parvenir tes coordonnées ! )
AZILIS
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Une couverture rose bonbon avec des petits gâteaux, un titre qui évoque le chocolat et voilà votre gourmande Pimprenelle intriguée par cette toute nouvelle série pour la jeunesse. Je suis faible, vous commencez à me connaître... Mais parfois les faiblesses ont du bon!
L'histoire :
Cherry Costello vit seule avec son père depuis presque toujours. De sa mère, japonaise, elle ne conserve que peu de souvenirs... La jeune fille, pour combler ce manque, mais aussi pour tenter de se faire des amis, invente mensonge sur mensonge, tentant d'embellir la réalité de sa pauvre vie. Lorsque son père rencontre Charlotte et qu'il décide d'aller s'installer avec elle, c'est pour Cherry l'occasion d'un nouveau départ. Mais Charlotte a déjà quatre filles, ce qui rend la situation compliquée... Cherry va devoir trouver sa place parmi elles, alors qu'elle est habituellement mise de côté. Pourtant Cherry est surprise : l'accueil est chaleureux, on a même organisé une fête en son honneur. Ses demi-soeurs sont aux petits soins. Et puis il y a ce garçon, Shay, un ami de la famille pour qui Cherry a immédiatement un coup de coeur, qui semble réciproque... Jusqu'à ce qu'elle découvre qu'il n'est autre que le petit ami de l'aînée des quatre soeurs Honey. Honey Tanberry, la peste, celle qui n'a jamais accepté le divorce de ses parents, qui est persuadée que son père va revenir, et qui refuse d'accepter Cherry et son père... L'ambiance est donnée!
Ce roman pour jeunes adolescentes ( Cherry a 13 ans ) est une vraie réussite! Je l'ai dévoré d'une seule traite, plongée dès les premières pages dans l'univers de Cherry. Un univers de solitude - elle sert un peu de bouc émissaire au collège, un univers de rêve et d'imagination - elle s'invente des histoires, notamment concernant sa mère ( on n'apprendra qu'à la fin les véritables raisons de son absence ), un univers somme toute assez triste - son père travaille dans une usine de chocolats et lui ramène chaque soir une barre ratée, ils vivent dans un tout petit appartement. Difficile donc de ne pas s'attacher à ce personnage.
Les adolescentes apprécieront aussi, je pense, et pour plusieurs raisons : d'abord, parce qu'il est question ici de familles recomposée. Ce thème est fréquemment abordé dans la littérature de jeunesse, mais ici la situation est encore plus délicate, car Cherry s'installe chez Charlotte qui a déjà quatre filles, lesquelles semblent très à l'aise, très "populaires" même, ce que Cherry n'est pas. Ensuite, parce qu'il y a Shay, le petit ami idéal ou presque d'Honey. Rien que parce qu'il supporte le sale caractère de cette dernière, on a envie de l'admirer! Pour Cherry, c'est davantage que de l'admiration et c'est là que ça se complique! Et bien évidemment, mon coeur de midinette a fondu...
D'un point de vue plus "adulte", j'ai aimé la manière dont Paddy ( le père de Cherry ) et Charlotte donne à leur couple une chance de fonctionner malgré leurs passés respectifs. Car si les trois plus jeunes filles de Charlotte sont ravies de leur nouvelle vie, Honey constitue un véritable obstacle. Situation délicate pour Charlotte qui se retrouve entre l'homme qu'elle a choisi et qu'elle a le droit d'aimer et sa fille qui lui refuse ce bonheur. Leur histoire est finalement assez touchante.
Quant au titre me direz-vous? Il fait tout simplement référence au projet de Paddy : créer et vendre son propre chocolat. Et là encore, c'est un régal! Le petit plus? Les deux recettes à la fin du livre...
Bref, un excellent moment de lecture! Il me tarde de pouvoir lire la suite!
J'ai toujours trouvé l'histoire des dieux absolument passionnante mais terriblement compliquée... Entre la mythologie égyptienne, les dieux Grecs et les dieux Romains, difficile parfois de s'y retrouver... Ce livre m'a donc interpellée, d'autant qu'Odile Weulersse est un auteur jeunesse généralement très appréciée par nos jeunes collègiens!
L'histoire :
C'est celle de la création du monde, qui chez les Egyptiens va de paire avec la création de Dieu. Rê, le dieu soleil s'est créé lui-même. Après avoir affronté Apopis le serpent, il se sent bien seul et décide de créer ses enfants : Shou et Tefnout naissent d'un crachat. La descendance de Rê est ainsi assurée puisque les dieux peuvent se marier entre frères et soeurs. Mais très vite des rivalités se font sentir, notamment lorsqu'il est question du trône d'Egypte... Osiris est l'aîné et c'est donc à lui que revient le trône, mais son frère Seth ne l'entend pas de cette oreille. C'est alors le début d'une lutte sans merci, où manipulation, crime et vengeance ne manquent pas. Qui d'Horus ou de Seth l'emportera? Et si en plus les hommes s'en mêlent, Rê a du souci à se faire!
Voilà un récit à la fois passionnant et instructif. Instructif parce qu'il établit clairement la généalogie des dieux égyptiens parmi lesquels il n'est pas toujours facile de se repérer. D'autant plus que les dieux se marient entre frères et soeurs... ce qui peut être assez perturbant au début. Et pour les lecteurs qui, comme moi, auraient un peu de mal à tout suivre, il y a à la fin du livre un récapitulatif concernant chacun des dieux.
Mais c'est surtout une histoire passionnante que nous offre Odile Weulersse, avec des anecdotes savoureuses, comme par exemple la manière dont le ciel et la terre, très amoureux, vont parvenir à se rejoindre pour engendrer leurs cinq enfants. De nombreux passages sont empreints de poésie. Ainsi, alors qu'il est question d'adultère, on peut lire : " Les gestes sont doux, les fleurs sentent fort, la voix est tendre et la petite soeur s'abandonne à l'amour." Le lecteur adulte comprend ainsi aisément ce qui se passe sans que cela ne deviennent dérangeant pour un plus jeune lecteur. Rappelons que cette lecture s'adresse à des enfants. Mais je trouve important de pouvoir dire les choses, avec beaucoup de pudeur certes, mais sans les cacher.
Par ailleurs, ce roman ne manque pas de rebondissements et de suspense, notamment lorsque Seth cherche à se débarrasser d'Horus. Voir les dieux se quereller est assez amusant, on les découvre presque "humains" alors que l'on a plutôt tendance à les idéaliser, à les imaginer évoluer dans un équilibre parfait. Que nenni! Ce ne sont que coups bas et trahisons!
Bref, une lecture vraiment intéressante qui devrait plaire aux plus jeunes comme aux plus grands! Et une mention spéciale pour la collection qui est très jolie, avec un format plus grand que le poche et qui offre des illustrations pour un prix accessible!
La lecture du dimanche
Non, non, vous ne rêvez pas, cette semaine, je suis à l'heure pour la lecture du dimanche! Encore une semaine ou deux un peu au ralenti et je devrais reprendre mon rythme de croisière! Ouf... Cette semaine, donc, nous avions choisi de lire le second volet de la trilogie du mal, suite à la merveilleuse découverte qu'avait été le premier opus lors du rendez-vous auteur de mai. Un choix audacieux puisqu'il fait environ 600 pages mais néanmoins judicieux!
L'histoire :
C'est un bien sombre tableau auquel assiste des habitants de Brooklyn : une femme complètement nue, affolée, paniquée, terrifiée fuit sans prendre garde à la circulation. Sa folie ne fait aucun doute... serait-elle échappée d'un asile? Elle trouve refuge dans un parc où elle sera prise en charge par un gardien puis par la police. On comprend alors la raison d'une telle folie : elle a le crâne entièrement scalpée, et tient dans ses mains des cheveux encore attachés sur de la peau. Cette femme vient d'échapper à son bourreau... C'est la détective Annabel O'Donnel et son équipier Jack Thayer qui sont chargés de l'enquête. Très vite, les enquêteurs sont sur une piste grâce à un médicament retrouvé dans le sang de la jeune femme, un médicament très peu prescrit qui leur permet de remonter jusqu'au monstre qui a laissé une femme dans cet état. Mais dans l'antre du monstre, les enquêteurs découvrent des photos, nombreuses, trop nombreuses pour être le fait d'un seul assassin : 67 visages d'hommes, femmes et enfants totalement terrifiés... Commence alors une longue descente aux Enfers dans laquelle Annabel va obtenir le soutien de Joshua Brolin. Ce dernier a quitté la police de Portland pour devenir détective privé et a été engagé par les parents de l'une des jeunes filles qui apparaît sur les photos...
J'avais adoré L'âme du mal, celui-ci est encore meilleur! J'ai eu très peu de temps pour lire tout au long de la semaine, et quand, hier, j'ai enfin pu m'y plonger sérieusement, j'ai dévoré dans la journée près de 450 pages d'une seule traite!
Soyons clair : ce roman n'a que des qualités! Son intrigue tout d'abord, glauquissime, à faire pâlir d'horreur... tant par le nombre important de victimes découvertes que par les raisons qui expliquent une telle ampleur... Ces raisons, on les découvre peu à peu bien évidemment, et on tombe chaque fois un peu plus bas dans les profondeurs de l'âme humaine. Les détails sont saisissants de réalisme, les tortures, à la fois physiques et mentales font froid dans le dos. Un régal ( et je pèse mes mots... ) pour les amateurs, comme moi, de ce genre de thriller extrême!
Deuxième point fort : la construction du roman. Le suspense est épouvantable, chaque chapitre se termine de telle sorte qu'on ne peut s'empêcher d'aller lire le suivant... Et cela fonctionne d'autant mieux que plusieurs points de vue s'enchaînent : Annabel qui mène son enquête, Brolin qui mène la sienne dans l'ombre, quelques-unes des victimes qui sont enfermées dans un étrange endroit, et même, à de rares moments l'un des tueurs. Mais le suspense est présent aussi à l'intérieur même des chapitres... Je n'ai pas pu m'empêcher à certains moments d'aller jeter un oeil sur la page suivante pour savoir ce qui allait se passer, tant le suspense était insoutenable. C'est bien la première fois que je ressens cela!
Enfin, dernier point fort selon moi, et non des moindres : les personnages! J'ai adoré retrouver Joshua Brolin qui était l'enquêteur principal dans L'âme du mal. Il a quitté la police suite aux événements terribles qui terminent ce premier opus, et est devenu détective privé spécialisé dans les disparitions. Ce personnage est absolument extraordinaire : à la fois fragile et fort, il n'a peur de rien ( il n'a de toute façon plus rien à perdre ), et résout les énigmes d'une main de maître. Il a toujours une longueur d'avance sur les enquêteurs, comprend les choses très vite, car il n'a pas perdu ses facultés de profiler. Le duo qu'il mène avec Annabel est donc terriblement efficace, cette dernière ayant elle-aussi tout pour plaire. J'ai beaucoup aimé la manière dont évolue leur relation. Il eût été si facile de leur faire vivre une idylle... Chattam s'en abstient, et c'est très bien ainsi, ils n'en sont que plus touchants!
Bref, une belle et grande réussite que ce roman qui confirme ma première impression : Chattam est l'un de ces grands maîtres du thriller, de ceux qui ont une maîtrise parfaite du genre! Attendez-vous à le retrouver très rapidement sur ce blog, pour le troisième opus... Stéphie sera sans doute partante pour une prochaine lecture du dimanche, la lecture de son billet devrait nous le confirmer!
La lecture du dimanche
Oui, oui, nous sommes mardi et une fois de plus, je ne suis pas très en avance pour publier mon billet... Heureusement que les vacances sont proches, car la fatigue se fait vraiment sentir, et j'ai du mal à lire plus de dix pages par jour... Mais je n'écris pas ce billet pour vous parler de moi. Venons-en au titre que nous avions choisi, Stéphie et moi, dimanche dernier.
L'histoire :
Jérôme Laplace est de ces êtres transparents, peu populaires, presque invisibles. Certes, il a un travail, mais ses collègues font peu de cas de lui, voire le méprisent. Certes, il a une petite amie, mais il ne la voit que quand elle l'a décidé, c'est-à-dire uniquement quand elle n'a rien d'autre à faire. Jérôme, c'est le "bon copain" qu'on oublie d'inviter lors des soirées sympas mais à qui l'on pense lorsque l'on n'a pas de chauffeur. Un jour, il lit un article dans un magazine de psychologie et se lance dans la rédaction d'un journal intime pour tenter de trouver le bonheur. Dans ce journal, il applique les exercices proposés par cet article. Mais très vite, il est dépassé par cette méthode qui le conduit à vouloir révolutionner le monde et faire en sorte que désormais les gentils ne se fassent plus marcher sur les pieds. Une révolution qui fera de lui le maître à penser d'une nouvelle philosophie...
Voilà un roman pour le moins original. Les premières pages nous présente l'évolution de la pensée cimondiste, de nos jours à l'an 2185 plongeant ainsi le lecteur dans un univers de science-fiction. Le journal intime de Jérôme aurait été retrouvé par un certain J. Heska ( tiens, tiens... ) qui a décidé de le publier. L'essentiel du livre est donc composé de ce journal intime mais cette construction un peu particulière a le mérite d'éveiller la curiosité du lecteur. Chaque nouvelle page du journal de Jérôme est introduite par une petite citation. Des citations que j'ai d'abord trouvées drôles mais qui ont fini par me lasser... Trop de citations tue la citation...
Concernant l'histoire en elle-même, je dois reconnaître que j'ai été séduite. En voyant la couverture, je m'attendais à trouver quelque chose de drôle... Et même si l'on peut sourire de la maladresse ou des mésaventures qui arrivent au personnage principal, c'est avant tout la pitié qui l'a emporté. J'ai trouvé ce personnage attachant, et j'ai presque souffert avec lui : il faut dire qu'il les accumule, et qu'il est sans cesse rejeté. Sous des airs humoristiques, c'est donc avant tout un roman qui amène à réfléchir : le monde serait composé de méchants et de gentils, ces derniers se faisant marcher sur les pieds par les premiers. Certes, cela peut sembler un peu caricatural, mais il suffit d'observer le monde qui nous entoure pour constater que nous ne sommes pas si loin que ça de la vérité... Dans la vie, il faut souvent savoir l'ouvrir pour se faire entendre. Ce qui me fait dire que tant que tout le monde ne sera pas devenu gentil ( belle utopie proposée par Jérôme ), il vaut sans doute mieux faire partie des méchants...
Bref, un grand merci à l'auteur qui a eu la gentillesse de m'envoyer un exemplaire dédicacé de son livre.
Voyons maintenant ce qu'en a pensé Stéphie !
La semaine a été plutôt calme : il m'est difficile de tenir mon rythme de lecture et de trouver le temps de rédiger mes billets en cette fin d'année scolaire! Heureusement que les vacances scolaires sont proches! Pour bien commencer le weekend , je vous propose aujourd'hui un roman pour la jeunesse que j'ai beaucoup apprécié!
L'histoire :
Un soir de Noël, alors qu'elle n'a que quatre ans, Kate, son frère Michael et sa soeur Emma sont emmenés par un homme en pleine nuit. Sa mère lui demande de bien prendre soin d'eux et lui promet qu'ils se retrouveront un jour. Dès lors, les trois enfants vont errer d'orphelinat en orphelinat, se montrant rétifs à toute adoption, car persuadés que leurs parents reviendront les chercher même s'ils n'ont plus aucun souvenir d'eux, pas même leur nom de famille...Cette fois encore, la rencontre avec une dame prête à les adopter tous les trois se passe mal, et la directrice de l'orphelinat décide de les renvoyer. Il n'y a de place nulle part sauf à Cambridge Falls. Les enfants découvrent alors un lieu bien étrange, puisqu'ils sont les seuls pensionnaires... Un lieu isolé de l'autre côté d'un lac... un lieu que personne ne semble connaître. Accueillis par une gouvernante grognon et un drôle d'homme qui leur donne une étrange photo d'un barrage, les jeunes gens ne sont pas au bout de leurs surprises. En effet, lors d'une expédition dans le manoir, ils découvrent un mystérieux livre dans un bureau souterrain Et lorsque la photo donnée par Abraham se retrouve fortuitement posée sur ce livre, les enfants y sont instantanément transportés...
Voilà un roman qui sait intriguer et happer son lecteur dès les premières pages! Pourquoi ces enfants sont-ils enlevés à leurs parents? Ces derniers semblent d'ailleurs complices de cette situation... Immédiatement, on s'attache à nos trois héros, d'autant plus qu'ils souffrent ensuite de cette situation. J'ai trouvé à ce roman un charme assez désuet : la vie dans les orphelinats m'a souvent fait penser à Oliver Twist, et les personnages qui tiennent ces orphelinats : sévères ou gentils, ils cachent souvent une part de mystère... J'ai eu du mal à identifier la période à laquelle se déroule cette histoire, mais c'est finalement assez intéressant puisque, vous l'aurez compris, les enfants vont pouvoir, grâce à ce livre, voyager dans le temps...
Un voyage qui n'est pas sans danger, dans lequel ils vont croiser de nombreuses créatures pas toujours sympathiques. L'action et le suspense sont au rendez-vous! On ne s'ennuie pas une minute en suivant Kate, Michael et Emma dont les caractères sont assez complémentaires. On tremble avec eux, on est touchés par certaines de leurs réactions, agacés aussi parfois par leurs choix : le lecteur passe par tout un panel d'émotions. J'ai passé un très bon moment avec ce livre!
Mon seul regret? Qu'il ne soit pas illustré. D'abord parce que la photographie a toute son importance et que j'aurais aimé voir ces images, mais aussi parce que l'action se déroule dans des espaces assez vastes et variés : montagnes, barrages, souterrain... et qu'on n'a parfois un peu de mal à se les représenter tant ils sont riches...
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Et pour bien commencer ce long weekend de la Pentecôte, je vous propose maintenant de gagner un exemplaire de ce livre. Pour cela, c'est très simple, il suffit de m'envoyer un mail via le formulaire de contact en bas de cette page et de répondre à cette question :
*** Combien de tomes des aventures de Kate, Michael et Emma devraient paraître? (indice) ***
Vous avez jusqu'au mardi 14 juin à minuit pour le faire. Et pour avoir une chance supplémentaire de gagner, devenez fan de la page facebook ( précisez moi le nom que vous utilisez sur facebook dans votre mail ).
Ce livre est le troisième que je lis dans le cadre du jury Seuil policiers organisé en partenariat avec Babelio. Les deux premières lectures ( ICI et LA ) ne m'avaient que moyennement convaincue, j'attendais donc beaucoup de cette nouvelle lecture!
L'histoire :
Guido Guerrieri est avocat et plaide souvent à la cour de cassation. Un jour, il reçoit un coup de téléphone de Sabino Fornelli, l'un de ses confrères qui fait parfois appel à lui. Mais cette fois, c'est un peu différent... Ses clients Tonino et Rosaria Ferraro lui offrent une grosse somme d'argent pour essayer de trouver de nouveaux éléments qui pourraient relancer l'enquête sur la disparition de leur fille. Manuela, une jeune étudiante sans histoires a disparu depuis six mois, alors qu'elle revenait d'un weekend festif avec des amis. Faute d'éléments permettant d'avancer dans l'enquête, le procureur est sur le point de classer l'affaire. Cette idée est insupportable pour les parents. Guido accepte alors d'enquêter... Il décide de réinterroger les différents témoins mais s'aperçoit rapidement qu'ils ne sont pas tous très coopératifs... Seule Caterina, l'une des amies de Manuela semble vouloir l'aider, voire un peu plus...
Ce roman m'a d'abord étonnée par sa briéveté : à peine 250 pages pour un policier, avouez que c'est peu commun... Et pourtant, ce sont 250 pages d'efficacité qui m'ont entraînée à tourner les pages et à lire ce roman quasiment d'une seule traite. Le procédé est assez original, puisque c'est un avocat qui se met dans la peau de l'enquêteur et qu'il s'agit en fait de reprendre une affaire qui a déjà été menée par les policiers. Ce qui fait la force de ce roman ce sont les personnages. Guido Guerrieri est le narrateur, il est attachant, intelligent, vif, mais il a aussi ses faiblesses : les femmes! Alors lorsqu'il interroge la jeune Caterina qui se montre très avenante, cela donne des passages succulents... Un peu comme une bataille entre sa bonne ( elle pourrait être ma fille ) et sa mauvaise conscience ( oui, mais elle est majeure ). Il y a Nadia aussi, une ancienne prostituée qu'il a défendue autrefois dans une affaire de proxénétisme. Il la retrouve chaque soir dans le bar homo qu'elle tient désormais. J'ai beaucoup aimé leurs rencontres, leurs discussions et leurs promenades nocturnes. Cela ne l'empêche pas, heureusement, d'avancer dans son enquête. Et là, il ne faut pas s'attendre à trouver de l'action. Tout se joue dans les interrogatoires, le rythme est assez lent, mais le suspense est néanmoins ménagé et c'est un vrai régal de voir comment peu à peu Guido semble s'approcher de la vérité. Vérité étonnante et inattendue!
Me voilà donc convaincue par ce roman, qui pour le moment est mon préféré des trois! Il est efficace, étonnant et en plus, très bien écrit! C'était, je crois, le premier policier italien que je lisais et je ne suis pas déçue!
La lecture du dimanche
Nous avions beaucoup apprécié la lecture de Cérémonie lors de notre semaine anniversaire, et nous avions toutes deux envie de découvrir d'autres titres de Richard Montanari... Grâcte à Solène, nous avons pu nous plonger dans ce nouveau thriller pour une nouvelle lecture commune!
L'histoire :
Kevin Byrne et Jessica Balzano travaillent au service des affaires non résolues de la police criminelle. Ils viennent de resortir le dossier concernant la mort de Caitlin O'Riordan retrouvée morte quatre mois plus tôt dans un bâtiment désaffecté de Philadelphie. Une mort étrange par noyade, sans trace de lutte et alors qu'on ne trouve pas d'eau à cet endroit. Une mort que l'on pourrait presque croire accidentelle si ce n'est que quelqu'un a bel et bien déplacé le corps. L'affaire n'a pas été résolue mais un coup de téléphone relance l'enquête : un homme a appelé et affirme être l'assasin de Caitlin, il décline même son identité et l'endroit où l'on pourra le trouver. Mais une fois sur place, Kevin et Jessica découvre un coeur humain conservé dans un bocal. L'assassin veut jouer et les invite indice après indice à tenter de résoudre l'énigme qu'il leur a concoctée. Mais pour les enquêteurs, c'est un jeu bien macabre, car très vite, les cadavres s'accumulent sur leur chemin. Le point commun entre ces jeunes filles? Elles ont toutes fuguées et sont totalement livrées à elles-mêmes...
On retrouve dans ce roman la construction hautement complexe déjà remarquée dans Cérémonie. Une construction qui plonge d'abord le lecteur dans une certaine confusion mais qui se révèle une fois encore terriblement efficace. Nous suivons ainsi les enquêteurs, mais aussi l'assassin que l'on connaît donc dès la première partie du roman sans que cela n'enlève suspense et intérêt à l'intrigue. Mais nous avons également le point de vue des victimes, avant leur rencontre avec le criminel, tandis qu'elles errent dans les rues de Philadelphie, mais aussi après leur enlèvement, puisque l'assassin les séquestre avant de les tuer. Cela donne forcément une dimension effrayante au roman, puisque nous vivons la panique, l'étouffement, la peur de ces jeunes filles de l'intérieur.
Outre sa construction, ce sont aussi les personnages qui font la force de ce roman. L'assassin tout d'abord, qui ne se contente pas de tuer mais qui obéit à un plan machiavélique qu'il s'est fixé. Un plan dans lequel les enquêteurs ont toute leur place, puisqu'il les nargue, leur livre des indices afin qu'ils découvrent les scènes de crime. Tout est très bien ficelé et s'enchaîne dans un suspense redoutable. La magie a d'ailleurs une place importante dans toute cette mise en scène, et j'ai aimé lire tout ce qui concernait l'histoire du tueur et ce qui l'avait amené à agir ainsi. Les enquêteurs, eux aussi, sont bien construits : je les ai trouvés attachants et j'ai aimé le duo qu'ils forment, sans que, pour une fois, il n'y ait d'ambiguïté dans leur relation. Jessica et Kevin vraiment humains : ils sont forts, certes, mais ont aussi leur faiblesse et j'ai apprécié de les voir craquer à certains moments.
Bref, un très bon thriller qui se dévore malgré ses 534 pages. Les pages se tournent, les chapitres s'enchaînent sans que l'on ne s'en rende vraiment compte. Allons voir si Stéphie est convaincue elle aussi et prête à poursuivre l'aventure avec moi!
L'aventure continue avec le cinquième opus de la saga des Rougon-Macquart. Le billet devait être publié en mai, mais nous avons pris un peu de retard cette fois-ci... Disons surtout, en ce qui me concerne, que j'ai beaucoup peiné sur cette lecture - et c'est un bel euphémisme!
L'histoire :
Serge Mouret est le fils de Marthe et de son époux que l'on avait découverts dans La conquête de Plassans. Entré dans les ordres très jeune, il s'est installé dans un petit village où les gens sont peu dévôts. Un jour, pris d'une fièvre étrange, il tombe gravement malade. Son oncle, le docteur Pascal décide de le confier à Albine, le temps de sa convalescence. Cette jeune fille vit dans une demeure éloignée des Artauds, une maison isolée qui donne sur un jardin immense et fécond : le Paradou. L'abbé se remet peu à peu et les jeunes gens s'aventurent dans le jardin, chaque jour un peu plus loin. Ils se découvrent, s'apprivoisent, se cherchent et se fuient, jusqu'à la fameuse faute annoncée par le titre.
Abandon par KO... Je n'ai malheureusement pas réussi à aller au bout de ce nouvel opus... J'ai persévéré pourtant, jusqu'à la page 292... Que c'est lent, mon Dieu, que c'est lent... Adam et Eve Serge et Albine sont au paradis Paradou et ne doivent pas succomber à la tentation. On sait dès le titre que cela va avoir lieu mais il faut près de 279 pages pour qu'Adam croque dans la pomme que Serge soulève enfin les jupons de la Vierge d'Albine - vierge elle aussi d'ailleurs . Si, encore, Zola nous avait régalé des problèmes de conscience de nos jeunes tourtereaux. Oui, parce que Serge est prêtre, le lecteur ne l'a pas oublié, contrairement au personnage. Mais non, sa seule préoccupation semble être ce jardin : il nous décrit en long, en large et en travers, chaque arbuste touffu, chaque fleur ouverte, chaque fruit juteux, chaque arbre dressé... J'avais l'impression de lire un précis de botanique ( nique, nique ).
Comme je ne voulais pas décevoir Stéphie - parce que quand même c'est à cause grâce à elle que je me suis lancée dans cette aventure zolienne, je me suis infligée ces 292 pages de descriptions avant de déclarer forfait... Il faut dire qu'elle m'a avoué avoir lu certains passages en diagonale...
Je ne renonce pas pour autant à lire la suite, mais j'espère retrouver très vite le plaisir éprouvé lors des tomes précédents... parce que là, pardonnez - moi l'expression, c'est franchement cul cul cucul ... presque une lecture inavouable tiens!
En attendant, je vais lire l'avis de Stéphie!
Choisir un roman aux editions Sonatine est une valeur sûre pour moi, car je ne suis jamais déçue! Ce qui m'a donné envie de lire celui-ci en particulier? Sa couverture magnifique en noir et blanc et un résumé plus qu'intriguant et prometteur!
Chaque matin, Christine se réveille en ayant tout oublié de ce qu'elle a vécu la veille, ainsi que durant les vingt dernières années. Victime d'un terrible accident vingt ans auparavant, elle souffre d'une forme terrible d'amnésie. Chaque réveil est un moment de panique : il lui faut réapprendre que cet homme avec qui elle a passé la nuit, n'est pas un inconnu, mais son mari Ben. De nombreux traitements ont été tentés en vain... Mais lorsque le docteur Nash, un neuropsychologue prend contact avec elle, Christine décide d'essayer malgré la réticence de Ben. Elle se met donc à consulter régulièrement en secret le docteur Nash. Ce dernier lui conseille de tenir un journal quotidiennement, et il l'appelle chaque matin pour lui rappeler de le faire. Christine pourra ainsi petit à petit reconstruire ses souvenirs. Mais peu à peu, elle prend conscience que certaines choses ne collent pas... son entourage semble lui cacher certaines choses de son passé, sous prétexte de ne pas la voir souffrir... Le doute s'immisce peu à peu...
Quel roman! Le thème abordé fait véritablement froid dans le dos : la perte de mémoire est quelque chose qui effraie et qui fascine. L'être humain se construit à partir de ses souvenirs. Dès lors que ces derniers disparaissent, que reste-t-il? Comment imaginer qu'on puisse ne pas reconnaître ses proches? L'amnésie dont souffre Christine est vraiment terrifiante, c'est un peu comme s'il lui fallait réapprendre à vivre chaque jour. On plonge avec elle dans les méandres de la mémoire, ou plutôt de la non-mémoire... et cette histoire fait écho à nos peurs les plus profondes.
Le récit est très bien construit, et nous livre en son milieu le journal intime de Christine, dans lequel elle écrit chaque jour ce qu'elle a appris, et qu'elle relit chaque matin, ses mots étant la seule "preuve" de ce qui s'est passé la veille. Certains pourront reprocher au roman sa longueur. En effet, le rythme est très lent, chaque jour est en quelque sorte une répétition de la veille. Mais pour ma part, j'ai adoré voir de nouveaux éléments s'ajouter peu à peu. Le personnage de Christine est vraiment très attachant et on s'identifie à elle très rapidement, on vit son histoire de l'intérieur. De nouvelles questions, de nouvelles incohérences se livrent à nous comme autant d'indices qui nous amènent peu à peu vers une fin magistrale. Il ne faut pas s'attendre ici à trouver de l'action, ce roman est un thriller psychologique. Et il est terriblement efficace! D'autant plus que le point de vue adopté est celui de Christine et que le lecteur n'en sait donc pas plus qu'elle...
Bref, un excellent roman que j'ai dévoré page après page en me demandant comment tout ceci allait se terminer... Un roman que l'on a du mal à lâcher. Terrifiant! Efficace! Un Sonatine comme on les aime!