J'avais repéré La Femme de l'Allemand du même auteur sur plusieurs blogs, et j'avais très envie de le lire. Quand j'ai vu que Stephie avait ce titre dans sa PAL et qu'il s'agissait en fait de son premier roman, je lui ai proposé d'en faire une lecture du dimanche.
L'histoire :
En 1944, sous l'Occupation, France vit à Paris avec sa mère. Certes, c'est la guerre, mais la vie de celle que l'on surnomme la petite est bien douce. Elle entretient une relation fusionnelle avec sa mère, et l'absence de son pauvre petit papa, prisonnier de guerre, que du haut de ses quatre ans, elle n'a encore jamais vu ne lui cause aucun chagrin. Au contraire, c'est l'annonce du retour de ce père inconnu qui va bouleverser la vie de la petite, ce père avec qui, dorénavant, elle va devoir partager sa mère. Ce père,qui, ébranlé par ce qu'il a vécu, ne supporte aucun bruit, ne tolère pas qu'on puisse ne pas finir son assiette et se met parfois dans une colère noire face à cette petite qu'il juge mal élevée. Puis peu à peu, le père et la petite s'apprivoisent et elle lui confie alors un secret qui va être à l'origine d'un véritable drame familial.
Dès les premières lignes, j'ai été conquise par ce style si particulier, cette écriture à la fois si épurée et si riche. Epurée parce que proche de cet univers enfantin et riche parce que chaque mot semble préparer le drame, parce que dans chaque phrase la tension est palpable, parce que dans chaque chapitre, elle monte d'un cran jusqu'à ce que tout vole en éclats. Les chapitres sont courts, l'ensemble se lit assez rapidement, mais avec cette impression de devoir retenir son souffle. En effet, dès le début, le lecteur sait, le lecteur sent. Ce récit m'a véritablement bouleversée, davantage encore, après avoir lu qu'il était en partie autobiographique. Cette petite fille qui tient dans ses mains une véritable bombe, un secret inavouable, dont elle ne comprendra que trop tard la portée : "Personne ne s'occupe de la petite ce soir-là. Elle finit par s'endormir sur le canapé, dans la tristesse de n'avoir pas obtenu de réponse à sa question, et le sentiment très vague, très lointain d'avoir fait ce qu'il ne fallait pas." La mère m'a également beaucoup touchée, parce que sous les non-dits, on devine sa grande souffrance, celle d'avoir "perdu" sa fille qui semble ne pouvoir aimer ses deux parents en même temps, tant son amour est inconditionnel. Mais la souffrance également de perdre cet homme qu'elle semble aimer malgré tout, même si finalement elle est seule responsable de ce drame.
Je crois que le souvenir de ce livre va me suivre très longtemps, et que je vais me précipiter sur les autres titres de cet auteur qui fait mouche.
Et toi Stephie, qu'en as-tu pensé?
Je vous rappelle par ailleurs qu'il vous reste une semaine pour nous envoyer vos propositions de logo pour notre lecture du dimanche : les détails ICI