Mes chroniques de lectures, en toute simplicité.
La bibliothèque rose et la bibliothèque verte ont bercé mon enfance. C'est en partie grâce à ces livres, hérités de mes parents, et lus et relus à de nombreuses reprises que j'ai développé cet amour des mots et de la lecture... C'est quand je les ai récupérés récemment que m'est venue l'idée de lancer un rendez-vous auteur autour de la comtesse de Ségur. Je ne suis pourtant pas de ces lecteurs qui aiment la relecture, mais la tentation était très forte!
L'histoire :
Camille et Madeleine de Fleurville vivent seules avec leur maman. Un jour, une voiture est accidentée juste devant leur domaine. Madame de Fleurville recueille et soigne Madame de Rosbourg, blessée dans l'accident. Cette dernière élève également seule sa fille Marguerite depuis la disparition en mer de son époux, capitaine d'un bâteau. Les petites, bien élevées et réfléchies deviennent très vite amies, et alors que Madame de Rosbourg se porte mieux, son hôte lui propose de rester vivre à Fleurville. Elles éléveront ainsi Camille, Madeleine et Marguerite comme trois soeurs. Non loin de là, vit Madame Fichini et sa belle-fille Sophie. Cette dernière est maltraitée, ce qui a fait d'elle une petite fille égoïste et colérique qui accumule les bêtises. Mais au contact des petits filles modèles, Sophie apprend peu à peu à être généreuse et obéissante...
Tout d'abord, je m'excuse pour la piètre qualité du visuel, mais je tenais vraiment à cette première de couverture qui est celle de mon exemplaire, celui que j'ai eu entre les mains quand j'étais enfant, et que ma mère a elle-même lu quand elle l'était également. Malgré mon amour pour les livres neufs, j'ai adoré me replonger dans ces pages un peu jaunies par le temps et à l'odeur si caractéristique. Je suis retombée pour quelques heures en enfance...
Ou presque, parce qu'il faut bien reconnaître que j'ai vieilli et que ce livre aussi! Je ne suis pas persuadée que ce livre fasse le bonheur de nos jeunes lecteurs actuels, comme il a pu le faire pour les générations précédentes! Que c'est cucul la praline - pardonnez l'expression, mais elle me semble tout à fait appropriée ici et elle me fait beaucoup rire! Et surtout quelle leçon de morale! Parce que voyez-vous, la gourmandise, c'est très mal, les mauvaises pensées, c'est très mal, les vilaines paroles, c'est très mal, l'égoïsme, c'est très mal... Camille et Madeleine sont si parfaites qu'à notre époque, elles font office d'extraterrestres! Ce qui montre bien que les jeunes générations évoluent beaucoup, parce que finalement, je ne suis pas si vieille, et que cet aspect ne me dérangeait absolument pas dans mes lectures enfantines...
On pourrait donc croire à lire le début de ce billet que je me suis ennuyée avec cette lecture... Eh bien non pas du tout, je l'ai trouvée véritablement délicieuse! Ce petit côté désuet m'a complètement charmée, aussi bien dans le comportement des jeunes enfants, que dans la langue parlée par les personnages. Cela a éveillé en moi une nostalgie du "bon vieux temps". Certes c'est exagéré- et quelque peu cucul la praline ( pardon, mais j'avais envie de la replacer ) , mais quand je vois arriver certaines de mes élèves de sixième avec maquillage et pierçings, je me demande ce qui est le mieux...
Par ailleurs, j'ai porté un regard amusé sur ce livre, tant il paraît décalé à notre époque. Et certains événements m'ont paru complètement décousus, notamment le fait que Mme de Rosbourg décide de vivre avec Mme de Fleurville alors qu'elles se connaissent à peine ou encore le fait que Mme Fichini abandonne Sophie aux bons soins de ces dames. La comtesse de Ségur et moi-même ne vivons décidément pas à la même époque.
Pour finir, je dirais que je suis ravie de m'être replongée dans ce livre qui, telle une petite madeleine de Proust, m'a rappelé de jolis souvenirs d'enfance. Je pense que je renouvellerai l'expérience avec un autre titre... Et il me tarde de connaître le ressenti des autres lecteurs!