Mes chroniques de lectures, en toute simplicité.
La lecture du dimanche
Avec 2011 est venue l'envie de sortir un peu des sentiers battus... de proposer de temps en temps des lectures du dimanche un peu différentes. Alors que je faisais part à Stéphie de cette envie, elle a proposé que nous lisions ce livre... Le titre m'a aussitôt attirée, même si je ne suis habituellement pas fan des récits policiers historiques.
L'histoire :
Nous sommes en 1700 dans une petite commune du Sud de la France. Baptiste vient de déposer Amélie à quelques pas de chez elle. Aussitôt, elle sent que quelque chose ne tourne pas rond : effrayée par une présence étrange, elle décide de couper à travers la forêt par un chemin qu'elle connaît comme sa poche. Mais la "Bête" l'attend. Son corps sera retrouvé le lendemain, déchiqueté. On en conclut qu'elle a été attaquée par un loup. Le procureur Guillaume de Lautaret est chargé de l'enquête, mais très vite, il a des doutes... D'autres meurtres s'enchaînent, un couple étranglé, d'autres jeunes filles attaquées... avec un point commun : l'assassin a pris soin de déposer dans la bouche de ses victimes un indice : une pâte épaisse et visqueuse ou un anneau pour les unes, des petits cailloux blancs pour les autres. Delphine d'Orbelet, une jeune fille résidant au château, est elle aussi convaincue qu'il ne s'agit pas d'un simple loup. Elle connaissait les jeunes filles et aucune d'elle ne possédait une cape rouge... De plus, cela lui rappelle vaguement des histoires qu'elle a lues...
J'étais assez sceptique avant de commencer ce livre, parce que généralement, je n'accroche pas vraiment aux romans historiques, mais j'avoue que la référence aux contes de Charles Perrault a largement suffi à aiguiser ma curiosité. Et si j'ai été quelque peu déstabilisée par les toutes premières pages, je me suis très vite plongée dans ce récit. Ce qui m'a genée au début, ce sont les descriptions, parfois un peu longue, mais je me suis habituée au style de l'auteur, et j'ai fini par apprécier le rôle qu'elles jouent dans la construction d'une atmosphère si particulière. En effet, le point fort de ce roman est indéniablement l'atmosphère qu'a su créer Jean-Christophe Duchon-Duris, une atmosphère pesante et mystérieuse. En effet, les personnages semblent tous avoir quelque chose à cacher, autant les victimes qui prenaient du bon temps secrètement ou commettaient des actes répréhensibles que les personnages proches de l'enquête qui semblent avoir intérêt à mentir. En effet, le chirurgien qui analyse les corps n'est pas dupe, ces attaques ne sont pas celles d'un loup, et c'est pourtant ce qu'il affirme. On en vient donc à soupçonner tout le monde, à commencer par la Naïsse, la sage-femme un peu sorcière que l'on craint et admire à la fois.
Par ailleurs, la manière dont les contes de Perrault et Perrault lui-même sont mis en scène tout au long du roman est vraiment délicieuse. La littéraire que je suis s'est bien évidemment régalée, d'autant que j'étudie ces contes en ce moment même avec mes sixièmes. L'idée qu'a eue Jean-Christophe Duchon-Doris est absolument géniale, et même si mon intérêt s'est quelque peu émoussé lors du voyage de Guillaume à Paris, la fin m'a véritablement convaincue!
Ajoutons à cela quelques scènes torrides auxquelles je ne m'attendais pas ( pourtant, la quatrième de couverture m'avait prévenue, le procureur aime trousser les filles... ) mais qui donne un certain piment au récit... Bref, un roman étonnant et intelligent qui a pleinement satisfait mon envie de sortir des sentiers battus!
Il me tarde de lire l'avis de Stéphie!
Et vivement dimanche prochain...