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13 février 2010 6 13 /02 /février /2010 10:46

Souvenez-vous au début du mois de décembre, je vous parlais de mon énorme coup de coeur pour ce livre jeunesse qui m'avait complètement bouleversée. J'avais alors appris qu'un film en avait été adapté et je m'étais promis de le voir. C'est maintenant chose faite.

Image hébergée par servimg.comLa trame du livre est parfaitement respectée dans le film : Bruno, fils d'un officier très important de l'armée nazi doit quitter sa maison de Berlin pour aller s'installer dans une nouvelle maison. Son père a en fait été nommé commandant du camp d'Auschwitz, et c'est à quelques mètres de là seulement qu'ils vont s'installer. Bruno, qui veut devenir explorateur désobéit à ses parents et s'approche de ce qu'il croit être une ferme étrange où les fermiers passent la journée en pyjama. C'est là, derrière les barbelés qu'il fait la rencontre de Schmuel, un juif déporté qui a, comme lui, huit ans.

Ce film a très peu fait parler de lui et cela m'étonne beaucoup car il est tout aussi bouleversant que le livre, voire davantage... On retrouve Bruno, ses remarques innocentes qui soulèvent en fait l'incompréhension, l'absurdité, la folie, l'impensable... qui mettent bien souvent mal à l'aise ses parents. J'ai d'ailleurs trouvé que la mère de Bruno était très touchante, et le film nous montre bien à quel point elle abhorre ce que son mari fait, déchirée entre son rôle d'épouse de commandant et de citoyenne allemande et son coeur de femme et de maman qui lui crie à quel point tout ceci est barbare. Les scènes de violence physique ne sont pas visibles à l'écran, tout est traité avec beaucoup de pudeur et lorsqu'un juif se fait tabasser pour avoir renversé un verre de vin, cela se fait hors-champ. Mais finalement, ce passage est encore plus terrible, et psychologiquement, insoutenable. D'ailleurs, dans les propos, rien n'est épargné, et j'avoue que j'ai eu plusieurs fois les larmes qui me sont montées aux yeux quand le lieutenant Kotler s'adresse à Pavel ou au jeune Schmuel. Ce dernier joue d'ailleurs son rôle avec beaucoup de talent. J'imagine à quel point il doit être difficile, voire impossible pour un enfant de prendre la mesure d'un tel rôle. Et pourtant Schmuel, comme Bruno sont incarnés avec beaucoup de naturel.

Si je devais apporter un petit bémol à ce film, il concernerait la crédibilité des lieux. L'immensité du camp n'est pas vraiment rendue, on a l'impression qu'il n'y a pas plus de trois baraques. Mais j'imagine que c'est un film à petit budget et que c'est sans doute pour cela qu'on en a aussi peu parlé. Il n'empêche que ce film vaut le détour.

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commentaires

A
<br /> C'est sûr que cela doit être un film poignant mais j'ai tellement lu et vu sur ce sujet que je crois que je suis en overdose...<br /> <br /> <br />
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E
<br /> par rapport à mon billet d'aujourd"hui il est réédité chez albin michel sous le titre lestat le vampire et bien sûr en grand format!<br /> <br /> <br />
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P
<br /> Lestat le vampire est le deuxième tome, il fait suite à Entretien et c'est ce dernier que je souhaite lire!<br /> <br /> <br />
M
<br /> Ce film m'a vraiment decu :    " Monsieur Klein - Alain Delon "  est  une reflexion sur l'absurdite et l'identite bien plus profonde.<br /> <br /> Ou se situe la dimension tragedique de ce film ?   ....  Pour parodier un ancien 1er Ministre ( R Barre ) :  la mort  d'UN " innocent " est vraiment injuste !   (<br /> a lire au second degres evidement )<br /> <br /> <br />
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M
<br /> Il est dans ma PAL, je vais commencer par le lire !<br /> <br /> <br />
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G
<br /> Un beau sujet... l'affiche est très émouvante déjà...<br /> <br /> <br />
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