Lorsque Blog-o-book a proposé un partenariat pour découvrir ce roman, je me suis laissée tenter, intriguée par le titre mais aussi par le résumé annonçant une lecture plutôt loufoque... Cela m'a permis également de découvrir les éditions Héloïse d'Ormesson que je remercie ainsi que BOB pour cette lecture!
L'histoire :
Montréal, 25 décembre 1997, un petit garçon passe Noël avec ses parents pour la dernière fois. En effet, ceux-ci ont décidé de se séparer mais ils attendront le 4 janvier pour annoncer la nouvelle à leur fils. Ce dernier avait déjà compris... le monde s'effondre autour de lui, même si, face à ses parents, il tente de cacher ses émotions. Un peu plus tard, désemparé,il demande au ciel de l'aider. Dès le lendemain, une tempête de verglas paralyse le pays, mais son père quitte la maison pour rejoindre le chalet familial où il devra affronter le froid sans électricité.
Cette tempête que l'enfant est persuadé d'avoir déclenchée va modifier la vie des habitants du quartier. Julie est danseuse dans un club, elle multiplie les rencontres d'un soir sans jamais trouver l'amour. Lorsque son voisin Boris, un russe qui étudie la trajectoire des poissons, lui demande d'accueillir ses poissons, elle pense qu'il s'agit encore d'un séducteur... Mais non, ce dernier, ne cherche qu'à maintenir la température de son aquarium. Or, chez lui, il n'a plus d'électricité. En face, vivent Michel et Simon, deux homosexuels que tout le monde prend pour des frères. Ils accueillent à leur tour, Alexis, qui a des idées assez arrêtées sur l'homosexualité. Ces personnages qui vivaient côte à côte vont ainsi apprendre à se connaître...
Quelle belle histoire! Quel beau roman! Je l'ai dévoré d'une seule traite, passant par tout un panel d'émotions : de la tendresse au rire! Les personnages sont à la fois farfelus et touchant et j'ai aimé la manière dont le grand froid réchauffe leurs coeurs. La construction du roman est particulièrement intéressante. D'abord, d'un point de vue temporel, puisque l'on suit l'évolution de la tempête durant huit jours, avant de savoir ce que sont devenus les personnages neuf ans plus tard! Mais aussi concernant les choix narratifs. En effet, tantôt la parole est donnée au petit garçon, qui invoque le ciel régulièrement, et qui interprète l'évolution de la tempête en fonction de ses demandes... Il en est persuadé, c'est lui qui influence l'évolution de la tempête. J'ai aimé le regard qu'il porte sur la séparation de ses parents, j'ai aimé sa répartie, la manière dont il cache sa souffrance... Un petit garçon attachant! Parallèlement, lorsque les aventures des différents voisins sont évoquées, c'est un narrateur extérieur qui mène le récit. Les situations sont cocasses, drôles, et on a vraiment envie de tourner les pages très vite pour savoir comment vont évoluer les relations entre les personnages. Une vraie bouffée de bonheur, un regard optimiste sur l'humanité, qui montre que la solidarité et l'amour existent encore. Un roman qui donne le sourire, indéniablement, malgré la catastrophe climatique. Et les quelques expressions québecquoises ne gâchent rien! Un dépaysement total que ce livre que je vous conseille pour lutter contre la morosité automnale...