Mes chroniques de lectures, en toute simplicité.
Le weekend est enfin arrivé, et je trouve un peu de temps pour vous parler de ce livre que j'ai fini depuis quelques jours déjà! J'ai déjà eu l'occasion de vous parler de cet auteur, et de l'intérêt que je lui porte ( je suis bien décidée à lire l'ensemble de son oeuvre )... Et lire les nombreux billets de Lili ces dernières semaines m'a donné envie de m'y replonger...
L'histoire :
Âgé d'une douzaine d'année, Kévin, le narrateur fréquente la SES du collège, là où se trouvent les "gogoles" qui font tout voir à leur jeune enseignante, mademoiselle Dambre. A la maison, le jeune garçon est livré à lui-même : sa mère l'élève seule, et elle travaille comme standardiste la nuit. Dans la cité, Kévin va faire de mauvaises rencontres et se met à traîner avec des jeunes voyous plus âgés qui se servent de lui pour réussir leurs larcins. Le jeune garçon s'enrichit ainsi rapidement, mais très vite la situation dégénère car Djamel et Laurent en veulent toujours plus et ne se contentent plus de voler les auto-radio dans le parking souterrain... Parallèlement, Kévin tombe amoureux de Clarisse, une fille du collège qui vit dans les quartiers chics...
Ce livre est très différent de ceux que j'ai pu lire auparavant. Il ne s'agit pas d'un polar mais d'un portrait de la vie dans les cités. C'est la voix du jeune garçon qui se fait entendre, et cela peut être déstabilisant dans les premières pages : verlan, mots familiers, voire grossiers, Jonquet ne nous épargne pas le langage des cités. Mais une fois habituée, j'ai dévoré ce court roman. Kévin est tiraillé entre deux mondes : celui de Clarisse, et Mademoiselle Dambre dans lequel on gagne sa vie honnêtement, et on s'en sort en travaillant. Et celui des jeunes de la cité, dans lequel on s'enrichit facilement, sans trop se fatiguer. A quoi bon aller s'épuiser au boulot, comme le fait sa mère chaque nuit quand on peut tirer quelques centaines de keusses en quelques minutes?
Kévin pressent bien que cela ne le mènera nulle part, et pourtant c'est tellement facile qu'il lui est impossible de faire marche arrière. La tension monte tout doucement, jusqu'à atteindre le point de non-retour, le drame ultime dans lequel il se retrouve, presque malgré lui, impliqué. J'ai beaucoup aimé ce roman, dans lequel on retrouve la touche sombre de Jonquet, la noirceur du monde et la fatalité. Une lecture qui ne fait que confirmer que Jonquet était un grand, grand auteur et je me réjouis à l'avance des prochains titres que je lirai!