Les polars nordiques ont le vent en poupe en ce moment, et vous commencez à me connaître, il m'est difficile de résister à ces histoires sombres, aux atmosphères glauques et inquiétantes et aux morts mystérieuses. La quatrième de couverture et les quelques avis lus ça et là ont suffi à me convaincre.
L'histoire :
Aludden : une demeure en bord de mer sur l'île d'Öland. C'est là que Joakim Westin et sa famille viennent s'installer. Ils ont eu un coup de coeur pour cette maison qui a vu se succèder plusieurs générations de gardiens de phares et s'apprêtent à la rénover entièrement. Mais quelques jours à peine après leur installation, Katrine est retrouvée noyée. La vie de Joakim se transforme alors en cauchemar : il est complètement désemparé et doit faire face à d'étranges phénomènes : sa fille Livia semble communiquer avec Katrine dans son sommeil. Et puis, il y a ces noms gravés dans le bois de la grange, une grange qui l'attire et dans laquelle il pense sentir l'odeur de Katrine. Pendant ce temps, Tilda, la jeune policière nouvellement nommée continue discrètement son enquête car elle est persuadée qu'il ne s'agit pas d'un simple accident.
Pour ne rien vous cacher, j'ai adoré ce roman que j'ai dévoré en moins de 24h... Je n'y ai trouvé que des qualités! La construction du roman est telle, que vous êtes obligé de tourner les pages tant l'envie d'en savoir plus vous taraude! En effet, le récit commence en 1846 et l'on apprend qu'Aludden a été construite avec le bois d'un bateau échoué sur la plage après avoir vu périr tous ses marins. Le ton est donné, Aludden semble maudite et le récit principal est entrecoupé de courts chapitres narrant les différents accidents lors desquels des hommes ont trouvé la mort par noyade. Le cadre choisi par Johan Théorin contribue à rendre l'atmosphère pesante et inquiétante : le lecteur est plongé en pleine tourmente. Il fait froid, les vents sont violents, la mer est un milieu hostile et glacé. La maison est ancienne, elle a une histoire, une âme. Une âme marquée par des événements terribles, comme le prouvent ces noms gravés dans la bois de la grange, une liste de fantômes qui hantent les lieux à leur manière. Les phares au bout de la jetée sont fermés depuis qu'ils ont été automatisés, mais l'un d'eux ne fonctionne plus. La légende dit qu'il ne s'allume que lorsque quelqu'un va mourir. Et des légendes, il y en a sur Öland. D'ailleurs, l'auteur flirte régulièrement avec le fantastique qu'il manie à merveille. Tout est savamment dosé, il n'en abuse pas, et on y croit! Ou du moins, comme Joakim, on a envie d'y croire! En effet, ce dernier est persuadé que Katrine n'est pas vraiment partie, et on aimerait que ce soit possible, tant sa souffrance est grande. J'ai été touchée par cet homme brisé, qui est incapable de dire la vérité à ses enfants, qui se couche chaque soir avec un vêtement que sa femme a porté pour en conserver l'odeur, et qui se démène pour avancer la restauration de cette maison qui était leur rêve à tous deux. Et puis il y a l'enquête, menée par Tilda, qui a par ailleurs fort à faire avec une bande de cambrioleurs qui sévit sur l'île. Une enquête qui n'en est pas vraiment une, puisque tout laisse croire à un accident. Mais petit à petit les indices nous sont donnés, et plusieurs révélations m'ont véritablement surprise. Je n'avais bien évidemment rien vu venir, et j'ai adoré la manière dont le roman s'achève. Un grand coup de coeur donc : l'écho des morts résonnera encore longtemps en moi et je pense que je vais suivre cet auteur de près... J'ai d'ailleurs très envie de lire son précédent roman : L'Heure trouble.