C'est assez rare pour être signalé : ce roman n'est même pas passé par la case PAL. Aussitôt reçu, j'ai eu envie de me plonger dedans... Pourquoi? Difficile à dire, sans doute à cause de son titre qui malmène quelque peu la langue française... il n'en fallait pas plus pour interpeller la prof de français que je suis!
L'histoire :
Miranda est une jeune collégienne comme les autres. Mais du jour au lendemain, une succession d'événements étranges va venir bouleverser son quotidien. Tout commence avec Sal, son meilleur ami depuis toujours. Un soir, il se fait frapper sans raison sur le chemin du retour après l'école, et dès le lendemain, il ne lui adresse plus la parole. Peu après, elle découvre un étrange message dans l'un de ses livres. Quelqu'un s'est forcément introduit dans leur appartement, et en effet, la clé qu'ils cachent habituellement sur le palier a disparu. Puis les messages s'enchaînent, et son étrange expéditeur semble en savoir long sur la jeune fille, bien plus qu'elle-même d'ailleurs, puisqu'il prédit des événements futurs...
Je dois reconnaître que pendant une bonne partie du roman, j'ai été totalement déstabilisée... Le titre l'annonçait pourtant : cette histoire a un problème avec le temps, et en effet, j'ai eu beaucoup de mal à situer l'action principale, à comprendre la chronologie des événements et à remettre de l'ordre dans tout ça. Pourtant, cela ne m'a pas empêchée de le dévorer... je sentais en effet que ce n'était pas une erreur mais une volonté de la part de l'auteur. Et en effet, tout finit par s'imbriquer.... et j'avoue que le procédé m'a conquise! J'ai aimé me perdre dans cette histoire.
Une histoire par ailleurs originale, notamment parce qu'elle se passe en 1979, avouez que c'est peu commun... mais aussi par la galerie de personnages que nous offre Rebecca Stead : la mère de Miranda qui passe son temps à s'entraîner pour son passage à La pyramide des 20 000 dollars, le SDF du coin de la rue qui fait mine de donner des coups de pieds aux voitures et qui effraie les enfants, Jimmy le patron de la sandwicherie chez qui travaillent Miranda et deux de ses amis pendant la pause du midi : il collectionne les billets de deux dollars dans une tirelire Pierrafeu.... Les titres des chapitres ne sont pas en reste, ils se font écho selon un leitmotiv intriguant : Des choses qu'on garde dans une boîte, Des choses qui disparaissent, Des choses qu'on raconte... C'est finalement un roman insolite, presque loufoque que celui-ci, mais je l'ai aussi trouvé très poétique : il a un petit quelque chose, difficile à expliquer mais véritablement envoûtant...