Non, vous ne rêvez pas! Voici enfin un billet sur l'une de mes lectures! J'ai un peu laissé mon blog à l'abandon ces dernières semaines, mais, comme chaque année, la rentrée est une période particulièrement éprouvante... d'autant plus que nous n'avons pas eu cette année, notre dose de soleil... Premiers rhumes et maux de gorge, premières montagnes de copies et grosse fatigue ont eu raison de mon rythme de lecture... Je parviens difficilement à lire plus de 10 pages le soir, faites le calcul pour un livre de 300 pages hum... Mais je ne désespère pas de sortir la tête de l'eau dans les prochaines semaines! Bon, parlons plutôt de Désolations...
L'histoire :
Gary et Irène vivent ensemble depuis plus de trente ans. Leurs enfants volent de leurs propres ailes, et Gary a décidé de mener à bien un projet qui lui tient à coeur depuis très longtemps : construire une cabane sur la petite île qui se trouve au milieu d'un lac non loin de chez eux. Un rêve de gosse en quelque sorte... sauf que nous sommes en Alaska, et qu'à une certaine période de l'hiver, il devient très difficile de rejoindre la rive en bateau. Irène n'est pas spécialement emballée par ce projet, mais son aide est indispensable. Seulement lors d'un premier aller-retour sur l'île pour y déposer une partie du matériel nécessaire à la construction, ils reviennent trempés et Irène tombe malade. Des maux de tête, affreux dont aucun médecin ne trouve la cause... Des maux de tête si intenses qu'Irène croit devenir folle. Mais Gary n'abandonne pas pour autant son projet, il soupçonne même Irène de le faire exprès... Rhoda, leur fille, assiste, impuissante, à la souffrance de sa mère... et ne s'aperçoit même pas que son propre couple est en danger...
La lecture de Sukkwan Island m'avait laissée sans voix : une première partie qui m'avait semblée un peu longuette suivie d'une seconde proprement incroyable que j'avais dévorée les yeux écarquillés... Quand j'ai appris que David Vann nous offrait un second roman en cette nouvelle rentrée littéraire, je n'ai eu aucun doute : il fallait que je le lise! Grand bien m'en a pris! Même si le rythme est une nouvelle fois assez lent, je ne me suis pas ennuyée une seconde, parce que dès les premières lignes, on sent une tension et qu'elle ne cesse de monter au fil des pages. Désolations, un mot qui résumé toutes les relations humaines dans ce roman... L'échec est omniprésent, entre Gary et Irène, entre Irène et Rhoda, et même entre Rhoda et Jim, l'homme qu'elle s'apprête à épouser. Connait-on vraiment les personnes avec qui l'on vit? C'est une nouvelle fois un roman très sombre que nous offre David Vann, un roman qui dérange, qui met mal à l'aise, parce que tout ceci est finalement terriblement humain. Le mal n'est pas explicite, mais s'insinue peu à peu jusqu'au point de retour. Et le cadre de l'Alaska, avec ses grands paysages froids ne fait que renforcer cette sensation. Un très beau roman, très dur mais très vrai.
L'avis de Stéphie puisqu'à la base, nous devions en faire une lecture du dimanche mais que je n'ai malheureusement pas pu tenir le rythme... Mais rassurez-vous, la lecture du dimanche n'est pas morte, elle reviendra dès que possible, parce qu'elle me manque beaucoup...
Je m'excuse pour la disposition de ce billet mais Overblog refuse de prendre ma mise en page ce matin...