La lecture du dimanche
Cela faisait un moment que j'entendais parler de cet auteur islandais de romans policiers. Et j'étais très tentée par cette lecture. Aussi je n'ai pas pu résister lorsque Stephie me l'a mis dans les mains lors de notre virée en librairie... Heureusement pour mon porte-monnaie, je ne vais à Paris qu'une fois tous les cinq ans...
L'histoire:
Holberg, un vieil homme célibataire est retrouvé mort dans son appartement. En apparence un "truc bête et méchant" si ce n'est un mystérieux message laissé par l'assassin. Le commissaire Erlendur se charge de l'enquête et ne tarde pas à découvrir la véritable face de Holberg : un passé de violeur et une passion exagérée pour la pornographie. Mais il découvre également une photographie cachée au fond d'un tiroir : celle de la tombe d'une enfant décédée à l'âge de quatre ans. Il découvre alors que cette dernière n'est autre que la fille de Kolbrun, l'une des victimes de Holberg, dont l'accusation n'a jamais été prise au sérieux. Cette piste va mener Erlendur jusqu'à une affaire datant de quarante ans. Mais il ne se doute pas encore des conséquences importantes de cette affaire sur le présent des différents protagonistes...
J'apprécie de plus en plus la lecture des polars et je dois avouer que j'ai été totalement conquise par celui-ci! Ceux qui me connaissent un peu comprendront que j'ai apprécié cette histoire assez glauque : des viols, une inhumation, des organes égarés et une atmosphère pesante. Le climat islandais y est pour quelque chose : tous les déplacements du commissaire se font sous une pluie battante et très souvent à la nuit tombée...
Erlendur, parlons-en! Voilà un commissaire hors du commun et j'ai adoré ce personnage qui nous fait passer du sourire à l'émotion. En effet, il a un côté assez taquin dans sa relation avec ses deux collègues Sigurdur Oli et Elinborg et il ne manque pas d'humour. Cependant, il sait se montrer humain avec les personnes touchées par cette histoire, notamment lorsqu'il s'agit d'évoquer la disparition d'un enfant. En effet, on suit également Erlendur dans sa vie privée et il a lui-même deux enfants qui lui causent bien du souci : un fils qu'il ne voit plus et sa fille Eva Lind, une droguée qui n'hésite pas à le bousculer pour obtenir de l'argent.
Enfin, le lecteur est emmené dans une intrigue très bien menée, les révélations sont distillées au fil des pages et on avance peu à peu vers une résolution de l'enquête qui tient bien la route et que je n'avais absolument pas devinée.
Un petit extrait qui résume bien ce roman :
" On s'imagine que ça n'attaque pas le moral. On se croit assez fort pour supporter de telles choses. On pense qu'avec les années, on se forge une carapace, qu'on peut regarder tout ce bourbier à bonne distance comme s'il ne nous concernait en rien et qu'on peut ainsi parvenir à se protéger. Mais il n'y a pas plus de distance que de carapace. Personne n'est suffisamment fort. L'horreur prend possession de ton être comme le ferait un esprit malin qui s'installe dans ta pensée et te laisse en paix seulement lorsque tu as l'impression que ce bourbier est la vie réelle car tu as oublié comment vivent les gens normaux. Voilà le genre d'enquête que c'est. Elle est semblable à un esprit malfaisant qui aurait été libéré et s'installerait dans ta tête jusqu'à te réduire à l'état de pauvre type."
Voilà cette deuxième lecture du dimanche est une réussite pour moi, et je vous invite bien sûr à aller lire ce qu'en a pensé Stephie. Et pour ceux qui n'auraient pas tout suivi, petit rappel du principe ICI...
A dimanche prochain pour une nouvelle lecture!