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6 avril 2009 1 06 /04 /avril /2009 17:00
 

C'est dans la file d'attente à la caisse de la librairie que j'ai découvert ce livre. Son titre a immédiatemment attiré mon regard depuis son petit présentoir. J'achète rarement un livre sur un coup de tête mais mon tour approchait, à peine le temps de lire la quatrième de couverture que ma décision était prise : je l'ai embarqué. Et j'ai bien fait!

 

L'histoire:


Désirée se rend régulièrement sur la tombe de son mari Örjan qu'elle a perdu très tôt. Très souvent, elle y croise Benny, le mec de la tombe d'à côté qui vient se recueillir sur la tombe de sa mère. Ces rencontres à répétition les agacent tout autant l'un que l'autre. Benny voit en cette femme une petite citadine hautaine et très terne, il la surnomme même « la femme beige ». De son côté, Désirée voit en Benny un véritable ringard. Elle ne manque pas de remarquer sa casquette Forestier ainsi que la manière exagérée dont il fleurit la tombe de sa défunte mère : «  Une stèle funéraire monstrueuse, oui, carrément vulgaire! Marbre blanc avec calligraphie dorée, des angelots, des roses, des oiseaux, des guirlandes de devises et même une petite tête de mort vivifiante et une faux. La tombe elle-même est couverte de plantes, on dirait une pépinière. » Jusqu'au jour où leurs regards se croisent et qu'un sourire immense illumine leur visage. C'est alors le début d'une histoire d'amour dévorante. Dévorante parce que passionnée et passionnelle mais aussi parce que leur monde sont si différents qu'ils sont incapables de les faire cohabiter...En effet, Désirée travaille à la bibliothèque, elle est passionnée par les livres et aime se rendre à l'opéra. Benny lui est agriculteur, il élève seul son troupeau de vaches depuis la mort de sa mère, y consacrant beaucoup de temps, délaissant ainsi son intérieur et son apparence physique.


 

J'ai beaucoup aimé cette lecture qui m'a rappelé par certains aspects l'émission L'amour est dans le pré ( on ne rigole pas! ). En effet, c'est un véritable choc des cultures entre ces deux personnages, ils ne sont jamais d'accord sur des sujets aussi variés que la politique, la nourriture ou encore le choix d'un film. Pourtant, pour éviter les disputes, ils optent très souvent pour l'humour, relativisant ainsi les fossés qui les séparent :

« Il nous est arrivé de louer une cassette vidéo. C'est-à-dire, on ne loue pas un film, on ne réussit jamais à se mettre d'accord sur le choix. On en loue toujours deux. Ensuite elle va chercher son fourre-tout fleuri pendant mon film, et moi je m'endors pendant le sien. »

Mais parfois, les disputes sont inévitables : comment pourrait-il en être autrement alors qu'aucun des deux n'est prêt à faire le moindre sacrifice? La communication est bien souvent impossible et l'humour frôle très souvent le tragique.

On s'en rend d'autant plus compte que le choix de la narration à la première personne est très judicieux. Les chapitres alternent le point de vue de l'un et de l'autre sur les mêmes événements et le lecteur assiste impuissant à cette incompréhension grandissante qui tient à peu de choses parfois. Comme si ces deux êtres passaient chaque fois à un fil de leur destin : « Nous n'avons absolument pas essayé de jeter des passerelles au-dessus des ravins, nous avons cherché à nous y précipiter mutuellement. »

On passe du rire à l'émotion et la fin m'a particulièrement touchée.


Je terminerai avec cette citation qui illustre très bien le roman : « Réparer des bulles de savon éclatées et faire sourire des poupées de chiffon ça peut prendre du temps. »


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