Mes chroniques de lectures, en toute simplicité.
Le souvenir de ce livre ne m'a toujours pas quittée. Le DVD attendait sagement que je le regarde, c'est maintenant chose faite! Attention, cet article contient des informations sur la fin de l'oeuvre.
Tout d'abord, j'ai trouvé cette adaptation très fidèle au magnifique livre de Marc Dugain. Dès le début, j'ai retrouvé l'ambiance du roman, d'ailleurs les dialogues sont très souvent respectés à la lettre. Seule la fin est différente, puisque Adrien, s'il croise Clémence à la sortie de l'opéra ne reprend pas contact avec elle. Mais le film se termine sur une note très positive puisqu'une jeune femme ( peut-être celle qui devient sa femme dans le livre ) lui dit à trois reprises " Vous n'êtes pas un monstre".
Le point de vue d'Adrien est également très bien respecté. Au début du film, on ne voit pas son visage, la caméra s'arrêtant toujours au niveau des épaules. Le réalisateur utilise également avec beaucoup d'habileté la contre-plongée qui nous permet de voir la scène avec les yeux d'Adrien, notamment lorsque les médecins ou les infirmières se penchent sur lui. J'avoue qu'au début j'étais un peu inquiète, pensant que le visage d'Adrien resterait caché tout le long du film, mais en fait ce n'est pas le cas, et le choix est très judicieux puisque nous découvrons le visage d'Adrien en même temps que lui, lorsqu'il observe son reflet dans la vitre. Par contre, j'ai moins apprécié la voix off qui permettait d'avoir accès aux pensées d'Adrien. Heureusement, ce procédé est peu utilisé.
Par contre, il y a bien un point sur lequel j'ai été déçue : la blessure d'Adrien. J'ai réalisé à quel point les mots peuvent être plus forts et dérangeants que les images. Je l'ai trouvé peu défiguré comparé à ce que je m'étais imaginé à la lecture. Et globalement, j'ai eu la même impression pour tous les autres personnages, notamment Marguerite. Concernant cette dernière j'ai relevé une incohérence assez gênante : on apprend lors de sa rencontre avec les trois officiers qu'elle est sourde et qu'elle ne peut donc communiquer qu'avec Penanster, le seul a avoir la bouche intacte lui permettant de lire sur ses lèvres. Or, par la suite, Adrien converse avec elle tout à fait normalement.
Dans l'ensemble, j'ai quand même été conquise par cette adaptation remarquable, surtout grâce à sa fidélité au livre qui m'a permis de "revivre" en quelque sorte ma lecture, de ressentir de nouveau ces émotions très fortes. Il s'en est d'ailleurs fallu de peu que je ne verse une larmichette...
Je termine cette article avec une phrase qui m'a beaucoup marqué. Lorsque son meilleur ami Bonnard vient rendre visite à Adrien, l'infirmière lui dit : "Ne détournez pas les yeux, vous lui feriez encore plus de mal."