Mes chroniques de lectures, en toute simplicité.
Après la lecture de Il a jamais tué personne mon papa que j'avais beaucoup appréciée, j'avais envie de poursuivre ma découverte des oeuvres de Jean-Louis Fournier. C'est donc tout naturellement que je me suis tournée vers J'irai pas en enfer , puisque de père au Père il n'y a qu'un pas...
J'ai retrouvé avec plaisir le petit Jean-Louis et son humour caustique, sur un sujet cette fois moins tragique. Le père est très souvent absent ici, sauf lorsqu'il s'agit d'évoquer son décès, ce qui nous montre bien que chez les Fournier, la religion est une affaire de femmes... En effet, si Jean-Louis prie et va à la confesse, c'est d'une part, pour obéir à la tradition familiale, mais aussi parce qu'il a peur d'aller "cuire dans les marmites de l'enfer". Pour le reste, il enchaîne les « péchés » : il est renvoyé du lycée pour avoir déposé la statue de la vierge dans les WC, il regarde les femmes nues dans le Larousse illustré, il pille les fruits du verger de tante Védastine jusqu'à s'en rendre malade, fait ses devoirs pendant la messe...
Décidément, ce petit Jean- Louis est un enfant attachant, et on aurait tendance à lui pardonner ses bêtises tant elles sont drôles! D'ailleurs, l'abbé qui surveille l'étude a bien du mal à garder son sérieux lorsque Jean- Louis se présente devant lui un soir : « J'ai collé des yeux sur mes lunettes. Des yeux en papier découpé. Je ressemble à un hibou avec mes grands yeux ronds et mes picots sur la tête. Il mord ses lèvres pour ne pas rire. » Et puis ce livre se déguste en une bouchée, je ne vois vraiment aucune raison pour ne pas s'y plonger : c'est une véritable bouffée d'oxygène!
Quelques bêtises :
« Je baisse la tête, confus, honteux. Je suis très mal à l'aise. Je pense à mes péchés : j'ai regardé longtemps dans le décolleté de la maîtresse quand elle se penchait vers moi ; j'ai piqué un paquet de Players à mon père ; j'ai mangé une plaque de chocolat... Quand je pense que c'est à cause de ces péchés là qu'ils sont en train de sanguinoler sur la croix. Ca me paraît un peu cher payer. »
« Toutes les trente pages, il y avait des reproductions de tableaux, avec des muses et des nymphes pleines de poitrines. Enfin je pouvais regarder légalement des femmes à poil, tout le monde croyait que je travaillais. Je travaillais beaucoup avec le dictionnaire. Ces pages-là sont plus abîmées que les autres. »